[nettime-fr] Protesta News 03-10-2001

["Protesta !" <protesta@wol.be>(by way of Serge DIEBOLT <diebolt@msh-paris.fr>)]

http://www.multimania.com/protesta


Les �tats-Unis voient des terroristes partout
L�Anti-Terrorism Act (ATA), le projet de loi anti-terroriste
actuellement en discussion, entend renforcer de fa�on drastique
l�arsenal r�pressif en vigueur. Selon Kevin Poulsen, un hacker
reconverti dans le journalisme, l�Anti-Terrorism Act reprend �galement
� son compte les diff�rents types de d�lits informatiques inscrits au
Computer Fraud and Abuse Act. Seraient ainsi qualifi�s de "terrorisme"
le fait de cracker un logiciel, de cr�er ou diffuser un virus
informatique, de pirater un site web (m�me s�il ne s�est agit que d�en
modifier la page d�accueil), de modifier ou de d�truire un syst�me
informatique, etc. De plus, l�actuelle prescription, qui emp�che
d�engager des poursuites cinq ans apr�s les faits, serait abrog�e. Les
script kiddies et pirates, souvent �g�s de moins de 21 ans, qui ont
(ou auraient) pu avoir maille � partir avec la justice ces derni�res
ann�es, pourraient �tre poursuivis r�troactivement et condamn�... � la
prison � vie, sans possibilit� de remise de peine, ni de lib�ration
anticip�e. Sans compter tous ceux qui leur seraient venus en aide et
qui devraient, eux aussi, � l�aune du projet de loi, remettre aux
forces de l�ordre un pr�l�vement ADN � stocker dans la base de donn�es
des meurtriers, violeurs et autres dangereux criminels, ou terroristes
d�ment qualifi�s.
La semaine pass�e, les ministres de l�Int�rieur et de la Justice de
l�Europe des Quinze se sont r�unis en urgence. Objet de l�entrevue :
harmoniser leurs arsenaux l�gislatifs et juridiques en la mati�re. La
proposition de d�finition commune du terrorisme �voquait ainsi les
"infractions commises intentionnellement par des individus ou des
groupes contre un ou plusieurs pays, leurs institutions ou leur
population, en vue de les menacer et de porter gravement atteinte �
leurs structures politiques, �conomiques, environnementales ou
sociales, ou de les d�truire". Toute vell�it� de contestation du
pouvoir en place ou de d�sob�issance civile, ainsi que toute
utilisation "ill�gale" de l�informatique ou de l�Internet, sont
aujourd�hui en passe d��tre per�ues, par la justice, les forces de
l�ordre, sinon l�opinion publique, comme relevant des m�mes
qualifications que celles applicables aux terroristes responsables
d�actes r�ellement meurtriers. (sources : Transfert, 01Net)

<http://www.transfert.net/fr/cyber_societe/article.cfm?idx_rub=87&idx_art=73
84>
<http://www.01net.com/rdn?oid=161395&rub=2035>

Barbara Lee
La d�put�e qui dit " non "
" J'ai vot� comme ma conscience me le dictait (...). Je suis convaincue
qu'une
action militaire n'emp�chera pas de nouveaux actes du terrorisme
international
contre les Etats-Unis (...) ", affirme Barbara Lee, la seule � avoir vot�
contre la
r�solution autorisant Bush � recourir � l'usage de la force.
518 pour, 1 contre. La r�solution 23 autorisant le pr�sident Bush � recourir
�
l'usage de la force militaire sans accord pr�alable du Congr�s a �t� adopt�e
la semaine derni�re � l'unanimit� des parlementaires pr�sents au Capitole
(s�nateurs et repr�sentants r�unis) moins une voix. Et cette voix, c'est
celle
de Barbara Lee, cinquante-cinq ans, d�mocrate, noire, californienne (1).
Dans une d�claration explicitant son vote, elle a notamment avanc� : " Oui,
je
suis convaincue qu'une action militaire n'emp�chera pas de nouveaux actes du
terrorisme international contre les Etats-Unis (...). Certains d'entre nous
doivent dire, prenons du recul et pensons aux implications de notre action.
"
Le Washington Post lui a consacr� un long article dans son �dition du 19
septembre dernier (2). Elle persiste : " Nous sommes actuellement en deuil.
Nous devons prendre du recul et �tre s�rs que nous ne faisons aucune erreur.
"
Dans le Landerneau politique washingtonien, ce vote a fait grand bruit,
d�passant vite les murs marbr�s du Capitole. Depuis, le t�l�phone de son
bureau n'arr�te pas de sonner : des milliers d'appels en quelques jours, des
messages de d�saccords, parfois d'insultes, l'accusant d'�tre " communiste "
(aux Etats-Unis, m�me dix ans apr�s la chute du mur de Berlin, il s'agit
toujours d'une injure). Elle a �galement re�u des menaces de mort et, depuis
samedi dernier, des gardes du corps ne la l�chent pas d'une semelle.
Des messages de soutien lui sont parvenus, notamment en provenance de la 9e
circonscription de Californie, dont elle est l'�lue. Un district �lectoral
regroupant les villes de Oakland et de Berkeley (dont l'universit� fut
l'�picentre de la contestation �tudiante en 1968) et consid�r� comme l'un
des plus � gauche du pays.
Cette femme habituellement souriante porte un air plus grave, et adopte un
ton plus empreint de solennit� : " Dans des moments comme ceux-l�, il faut des
�lus qui disent : "Ayons le sens de la mesure". Je suis une Am�ricaine et je
suis aussi patriote qu'une autre personne ", ajoute-t-elle, en soulignant
qu'elle a vot� deux r�solutions, l'une condamnant les attaques du 11
septembre, l'autre d�bloquant 40 milliards de dollars (environ 280 milliards
de francs) pour la lutte contre le terrorisme. Pour que personne ne se
m�prenne sur ses intentions, elle insiste : " Je veux emmener ces
terroristes en justice comme tout le monde. "
Barbara Lee tient � pr�ciser �galement qu'elle ne s'oppose pas � une
�ventuelle action militaire mais � la prise de d�cision par le seul
pr�sident des Etats-Unis, et donc � l'abandon par le Congr�s de ses
responsabilit�s.
Mais, pour elle, la guerre n'est pas le moyen le plus efficace de combattre
le terrorisme. " L'action militaire constitue une r�action unidimensionnelle �
un probl�me multidimensionnelle ", estime l'�lue californienne.
Elle avoue volontiers avoir angoiss� " � propos de ce vote toute la semaine.
J'ai interrog� ma conscience, j'ai parl� � beaucoup de gens (...). J'ai vot�
comme ma conscience me le dictait ". Une angoisse d'autant plus grande que
sa directrice de cabinet, Sandre Swanson, a perdu son cousin dans le crash
de l'avion d'United Airlines en Pennsylvanie. Mais sa principale
collaboratrice a soutenu sa d�cision. Elle s'en explique : " Le principe sur
lequel elle s'est fond�e est que quelqu'un doit se lever et dire que seul le
Congr�s poss�de le pouvoir de d�clarer la guerre. Des gens disent que son
vote est antipatriotique. Je pense, au contraire, que c'�tait vraiment
patriotique. "
A sa mani�re, Barbara Lee est une r�cidiviste. D�j�, en 1999, durant la
crise du Kosovo, elle �tait la seule membre de la Chambre des repr�sentants �
avoir vot� contre les bombardements de la Serbie. Elle inscrit son vote de
la semaine derni�re dans les pas des s�nateurs Wayne Morse et Ernest
Gruening qui, en 1964, avaient �t� les deux seuls membres du Congr�s � voter
contre la r�solution dite du golfe du Tonkin, accordant les pleins pouvoirs
au Pr�sident Lyndon Johnson pour intensifier la guerre au Vietnam. 
Barbara Lee cite d'ailleurs Morse : " Je crois que l'histoire retiendra que
nous avons commis une �norme erreur en subvertissant et contournant la
Constitution des Etats-Unis. " Puis d'ajouter : " Le s�nateur Morse avait
raison, et je crains bien que nous ne refassions la m�me erreur aujourd'hui.
"
(1) www.house.gov/lee/ <http://www.house.gov/lee/>
(2) www.washingtonpost.com <http://www.washingtonpost.com>
Source: L'humanit�


A la prochaine,
Sam



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