acrimed" (by way of nathalie magnan) on Wed, 30 Jan 2002 10:28:07 +0100 (CET)
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[nettime-fr] [acrimed_l] Pierre Bourdieu et nous
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- Subject: [nettime-fr] [acrimed_l] Pierre Bourdieu et nous
- From: "acrimed" <[email protected]>(by way of nathalie magnan)
- Date: Tue, 29 Jan 2002 23:33:59 +0100
Title: [acrimed_l] Pierre Bourdieu et
nous
Pierre Bourdieu et nous
- Communiqu� d'Acrimed -
Lundi 28 janvier 2002
Pierre Bourdieu avait soutenu, d�s 1996, la constitution de
notre
association et approuvait, sans y participer, son activit�. De son
c�t�,
Acrimed a trouv� dans l'ouvre de Pierre Bourdieu une de ses
sources
d'inspiration.
Une r�f�rence qui, sans �tre exclusive, �tait et reste
d�cisive pour
comprendre le milieu du journalisme et des m�dias, d�s lors que
l'on
consid�re l'ensemble du travail th�orique de Pierre Bourdieu et
pas
seulement ses rares interventions directes sur le sujet (comme le
pensent
les journalistes press�s d'en d�coudre sans comprendre).
L'ouvre de Pierre Bourdieu m�rite un d�bat � sa mesure : un
d�bat sans
d�f�rence - ainsi qu'il le souhaitait lui-m�me. Sans
d�f�rence, mais non
sans admiration pour l'ampleur de son ouvre.
Pourtant c'est encore trop demander � quelques �ditorialistes qui
occupent
des positions dominantes dans les m�dias et qui, depuis quelques
ann�es, ont
fabriqu� de toutes pi�ces un personnage m�diatique sans grand
rapport avec l
'homme et le penseur. Et c'est parce qu'ils ont construit un Bourdieu
� leur
mesure, c'est-�-dire � leur image, qu'ils peuvent croire en
triompher par
des critiques superficielles, quand elles ne sont pas venimeuses. Cela
leur
suffit pour se donner l'illusion de " se payer Bourdieu
".
Il faut dire que, parmi les motifs de cet acharnement m�diatique,
figure en
bonne place le crime le plus grave que puissent concevoir les
puissances
�ditoriales, � savoir le crime de l�se-journalisme.
Pierre Bourdieu avait pr�f�r� s'abstenir de r�pondre � la
v�ritable campagne
m�diatique dont il avait �t� l'objet et qui avait culmin� en
1998. Comment
ne pas l'approuver ? Toute r�ponse n'aurait fait que relancer la
machine �
d�bats m�diatiquement orchestr�s dans lesquels quelques
�ditorialistes
jugent, arbitrent, tranchent par un abus de pouvoir dont ils n'ont
m�me pas
toujours conscience. N'a t-on pas vu se r�pandre dans nombre
d'�missions de
radio et de t�l�vision tel philosophe m�diatique qui
d�non�ait la
m�diatisation, jug�e par lui excessive, du sociologue, confondant
"
intellectuel m�diatique " et penseur esquint� par les
m�dias.
Si Pierre Bourdieu intervenait peu dans les m�dias, ses rares
apparitions
donnaient lieu � des pol�miques violentes et � sens unique sans
doute parce
qu'il �tait, en ce domaine comme en d'autres, sans concession dans
sa
d�nonciation de la nomenklatura m�diatique et de ceux qu'il
appelait
joliment les fast thinkers. Dans l'univers des m�dias, le film de
Pierre
Carles - "La sociologie est un sport de combat" - fait
exception et
constitue une approche indirecte mais appropri�e de l'ouvre parce
que,
modestement et sans commentaires superflus, il se borne � laisser la
parole
au sociologue afin que chacun puisse juger sur pi�ces.
Comme ce fut le cas avec Sartre, Foucault et quelques autres, la mort
de
Pierre Bourdieu est l'objet d'un traitement m�diatique qui est
parfaitement
r�v�lateur des rapports entre les m�dias et les oeuvres de la
culture. Plus
exactement : entre les m�dias et les auteurs des oeuvres de
culture.
Conform�ment aux objectifs de notre association, nous nous
interrogerons sur
ce que les "r�actions" - comme on dit - � la mort de
Pierre Bourdieu
r�v�lent du fonctionnement des m�dias : une fa�on modeste de
lui rendre
hommage.
Lundi 28 janvier 2002
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Acrimed
17 avenue des Sycomores 93310 Le Pr� Saint Gervais