Serge Balasky on Thu, 10 Oct 2002 19:16:56 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] GRATINMASTER 01 |
Hier projection au Trianon de Cremaster 3 de Matthew Barney . Tout le gratin parisien de l'art contemporain (version encadr� off-line) s'est ru� pour assister � la c�r�monie VIP. 2 heures 45 minutes (!) de supplice visuel et physique (essayer de voir un Tarkowski au ralenti dans des fauteuils anti-UGC) orchestr�es par la grandiloquence d'un wonder boy schizo�de. Matthew Barney l'"artiste-�ponge" absorbe sur son passage (1 fois sufffit) tout l'arsenal visuel du cauchemar cin�matographe depuis ces 20 derni�res ann�es. En vrac, l'Eponge Am�ricaine absorbe Cronenberg et la fascination morbide des cercueils motoris�s (avec un clin d'oeil � ce vieux con de C�sar - que son �me soit compress�e elle ausssi) pour apater les collectionneurs B�leux (Radiomobile au passage en prend pour son grade avec leur fascination beauf de la tuture customis�e avec p�tasse-bimbo sur le capot), sans parler des ex-croissances organiques � la Videodrome, Polanski et le th�me de la boucle et de l'ali�nation (mise en abyme de la mise en abyme : merci on est d�j� Locataire depuis la derni�re d�pression...), Kubrik et le lancement du f�mur sans r�ponse autant p�cher � la Mouche (t'es sur de bouffer quelque chose apr�s l'amour), Lynch pour l'enfermement mental sous velours hollywoodien, Clive Baker pour le gothique newlook (les masques de Barney sont inspir�s des maquillages des films d'horreurs s�rie B), les fr�res Cohen et leur esth�tique 50's du Grand Saut ou de Barton Fink etc. etc. (je dois en oublier... cherchez bien et vous avez tout le temps de noter pendant la projection et vous pouvez m'envoyer vos notes je les ajouterai). Cot� arts plastiques, Barney essuie le cul des artistes comme Cindy Sherman pour le travestissement (merci Filliou), de Koons avec le renouvellement du kitch et la pr�sence de la muse vulgaire (� d�faut d'une star du porno il nous sort une estropi�e, c'est tellement plus trash les moignons...) Super�ponge prend aussi le contre-pied facile de l'esth�tique contemporaine anorexique - la dictature du banal - en nous reg(r)avant de Renaissance num�ris�e (c'est bon pour la vente des DVD). Ayant pris la posture de l'artiste romantique tourment� qui veut partager ses obsessions (NB : prendre un LSD est plus efficace ), n'efface pas le fait que toute la production (visuelle et plastique) est fabriqu�e par une �quipe d'esclaves pay�e - fatalement - au lance-pierre mais cela d�j� couter un max : le g�n�rique du film est aussi long que celui du "TITANIC" (par contre l'affiche est minimale, mononominale m�me...) Bref, la posture mytho-m�galomane de l'artiste pop sous l'alibi baroque est compl�tement obsol�te � l'heure de la star-academy, des pop stars et surtout du NET ART. Art de la disparition, de la communaut� et de l'int�ractivit�. Seulement voil� pour satisfaire encore le march� de l'art, la perruque d'un Warhol est remplac�e par le latex d'un masque. Cette d�bauche visuelle fashion pubeuse post-MTV et ce refus de narration n'est-il pas en somme l'aveu d'une compl�te aberration s�miologique qui n'injecte � l'oeil q'une indigeste bande annonce vou�e - encore une fois - � une fin purement mercantile ? Vendre le d�cor et les accessoires du spectacle mortuaire d'une soci�t� gav�e de signes sans foi ni loi sinon celle de la Marchandise cristallisation objectale de son propre an�antissement ? Passe-moi la vaseline ch�rie. Serge Balasky collabo-int�rimaire sur http://casseurs2hype.fr.fm THE CREAMASTER CYCLE Exposition du 10 octobre au 5 janvier 2002 l'ARC / Paris. < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture li�s au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive compl�ves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : [email protected]