Louise Desrenards on Sun, 24 Nov 2002 23:23:59 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Re: RE : [incidentz] TR : Sur "L'esthétique de la communication" présentement annoncée...


le 24/11/2002 14:16, Gregory à [email protected] a écrit :

> Bonjour,
> 
> Il faudrait reprendre un à un les arguments proposés, car s'il y a
> certains éléments argumentés,



>d'autres relèvent d'une attitude a priori
> qui projette plus qu'elle n'analyse.

laissons ce genre d'argument pour ce qu'il vaut de se retourner à son propre
encontre (celui de qui l'utilise).
> 
> D'une part cette manifestation n'est pas une justification de
> l'Esthétique de la communication. Nombreux sont ceux, invités, qui ne se
> reconnaissent aucunement en elle et dont les filiations sont
> explicitement ailleurs.

Bon? Néanmoins il y a un cadre global et unifiant. Ce n'est pas un forum que
je sache. Une pensée cohérente soutient tout le projet.
> 
> Vous semblez défendre les singularités, mais vous ne laisser aucune
> place à l'hétérogénéité en leur déniant d'avance toute pertinence.
> L'argument politique tel que vous le développer semble constituer un
> impératif catégorique auquel nul (ni vous ni moi) ne pourrions échapper.
> Je relis "Domus et la Mégapole" de Lyotard et je souris lorsqu'écrivant
> "nous" (celui de la communauté ou de son absence) il ajoute : "Quel
> nous?". Ce doute là est celui-là mêmes des singularités.

Nous? Mais... "les multitudes" évidemment ! celles définies comme telles car
justement à la fois présentes et absentes de la communauté ‹ et précisément
quand vous les cherchez sous le "nous". Une force mouvante qui n'apparaît
jamais de la même façon : nous.
> 
> Enfin je ne comprend pas très bien votre attitude par rapport aux
> invités américains et en particulier les responsables nouveaux médias
> d'institutions. 
> Vous parlez de "Seattle culturel", cette comparaison est amusante et
> ridicule. Les critiquez-vous parce qu'ils sont américains? Parce qu'ils
> travaillent dans des musées? Ou les critiquez-vous parce que vous
> analysez les choix  qu'ils font? Quel est votre chemin argumentatif?

Je pense qu'il faudrait un dessin (mais je ne sais pas dessiner).
> 
> Lorsque vous parlez des artists maudits, je crains que ne se cache
> qu'une conception romantique des pratiques artistiques, conception
> aujourd'hui intenable.

???? vous voulez dire que l'art numérique coûte trop cher (qui le paye dans
ce cas? justement là est aussi la question)... c'est bien ce que je disais:
ne pas confondre le jeu critique de Hacker manifesto avec celui de
l'Esthétique de la communication...  Le produire ou en vivre relèverait du
coût relatif à l'accélérateur de particules pour les physiciens? Les seuls
artistes "expérimentaux" seraient donc les techniciens, les savants de la
technologie, élite seule digne d'intérêt pour les musées et les financements
de recherche? Une sorte de clan corporatiste d'excellence en guise de "race
des seigneurs"? 

Par ex, puisque cette saison parisienne est celle de tous les colloques dont
celui d'hier à la BNF sur Heidegger organisé par France-culture... Je sais
bien que la pensée de Heidegger fut en recherche d'absolu intelligent la
mettant au-delà de la morale : était-ce une raison pour s'installer dans le
giron du pouvoir nazi en acceptant le rectorat de l'université de Fribourg,
et en engageant les élèves à adhérer au parti national socialiste, dès le
début des années 30 ? Ce genre d'engagement au nom des ressources, des
moyens et de l'amélioration de la condition humaine à l'horizon du génie des
créateurs ou de leurs administrateurs : merci bien.

Evidemment, je fais une caricature. Pour autant, où H explorait au-delà du
bien et du mal car la pensée en recherche est radicale en propre, étant
exclusive de tout univers concret : supposait au contraire qu'il se maintint
à distance des choses de l'Etat et de la gestion des populations. Ce que
plusieurs intellectuels post-modernes spéculant aux extrêmes fictionnels de
la théorie, surent faire, les enjeux et les génies ne furent-ils pas de la
même nature...

Je ne vais pas vous remémorer la question du choix de Einstein par rapport à
l'arme nucléaire, ni du procès Oppenheimer ; sauf de l'effigie de Rita
Hayworth couchée sur la bombe expérimentale d'Alamo dite "la Bombe Gilda",
ce qui dit autant quoique également en toute oblitération de l'essentiel.

> Bref comme souvent ce type de raisonnement prend comme prétexte l'art
> pour s'empêcher en fait de penser les travaux expérimentaux (qu'on les
> nomme artistiques ou autrement).

Mais le net art n'est-il pas expérimentalement bien autre chose avant
ensuite ou encore ‹ et d'autre part fut-ce en même temps?...

> De là à dire qu'il y a une
> oblitération...

Si vous le dites, c'est encore une fois pour revenir aux formules qui se
retournent. 

J'espérais un débat, pas une évaluation des compétences du correspondant...
Merci tout de même de votre réponse.

Je conclurai simplement que vous répondez sur le détail mais pas sur le
fond. 

Quels artistes du net art en combien de catégories du plus au moins, selon
quels critères, et quels seront leurs cadres critiques possibles demain? Ou
voulons-nous sauver la plasticité des multitudes?

> Gregory Chatonsky

Louise dR

> 
> -----Message d'origine-----
> De : Louise Desrenards [mailto:[email protected]]
> Envoyé : dimanche 24 novembre 2002 14:04
> À : [email protected]
> Objet : [nettime-fr] Sur "L'esthétique de la communication" présentement
> annoncée...
> 
> "L'esthétique de la communication" n'est pas "Hacker manifesto". Et
> maintenant, faites vos jeux!
> 
> Demander de la valeur en période de décrédibilisation de la valeur est
> ambigu (...)

 
 
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