ned on Mon, 30 Dec 2002 18:09:59 +0100 (CET)


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[nettime-fr] [Fwd: Les artistes aiment noborder]




> Le net-art aux fronti�res du r�el
>
> Des artistes apportent leur contribution au d�bat sur l'immigration.
> Jouant  � saute-barri�res sur des zones sensibles, ces hacktivistes
> remettent en  cause la notion m�me de fronti�res.
>
Pour traverser les fronti�res, les clandestins sont contraints de faire
appel
> � des passeurs. Moyennant finances, ils leur indiquent une voie pour
> se  glisser de l'autre c�t� de la barri�re. Depuis quelques mois sont
> apparus  des saute-fronti�res b�n�voles, mettant gratuitement �
> disposition sur le  Web toutes les donn�es n�cessaires (mat�riel,
> cartes, niveau de  difficult�s...) pour une �quip�e sans papiers et
> sans encombres. Heath  Bunting est l'un de ces passeurs �virtuels�.
> Son site BorderXing Guide
(lire
> �bordercrossing�) r�alis� pour la Tate Gallery � Londres, compile
> toute une  s�rie de sentiers que le net-artiste a lui-m�me arpent�s, �
> travers for�ts  et rivi�res, montagnes et tunnels, permettant de
> franchir les fronti�res  europ�ennes, en �vitant les douanes,
> l'immigration ou la police des  fronti�res. Le plus difficile dans
> cette affaire, c'est de se connecter �  son site. Seul un nombre
> limit� de machines permet d'y acc�der. �La
tendance
> actuelle, c'est de lib�rer le mouvement de l'information et de limiter
>
celui
> des humains, explique-t-il. Dans BorderXing Guide, c'est l'inverse,
> les
gens
> doivent se d�placer et les donn�es sont restreintes.� Heath Bunting
> prend  ainsi � revers le mythe de l'Internet comme espace sans
> fronti�res. Ceux
qui
> souhaitent le visionner sont contraints de faire la demande (et comme
> pour  un visa, �a peut prendre des semaines) ou de se d�placer
> physiquement dans  l'un des terminaux autoris�s. A Paris, seuls deux
> ordinateurs donnent acc�s  au site ; l'un se situe dans un �norme
> cybercaf� de la capitale et porte le  num�ro B-K1. Premi�re emb�che :
> retrouver parmi plus de 500 postes, le  fameux B-K1. Apr�s avoir
> arpent� en vain les salles sous l'oeil inquisiteur  des utilisateurs
> et des cam�ras de vid�osurveillance, l'apprenti clandestin  est sur le
> point de renoncer. Quand il arrive � d�gotter une responsable
> (�videmment au courant de rien) pour lui exposer sa requ�te, elle le
> d�visage, m�fiante. La dite responsable se laissera convaincre mais
> demandera � rester pendant la connexion non sans noter
> consciencieusement  l'adresse du site.
>
> 18 itin�raires. BorderXing Guide explore les m�thodes pour traverser
> les  fronti�res europ�ennes sans papiers. �Pour moi, l�galement, ce
> n'est pas  difficile, c'est beaucoup plus dur pour les gens de couleur
> ou ceux des
pays
> de l'Est.� Pour chaque itin�raire (18 pour l'instant), Heath Bunting
indique
> le degr� de difficult�, le mat�riel n�cessaire, la dur�e de
> l'exp�dition,  les cartes, les pr�cautions � prendre, et raconte les
> diff�rentes �tapes de  son p�riple avec force photos et conseils �
> l'appui (exemple, prendre de la  monnaie locale avant d'arriver dans
> le pays, utiliser des chaussettes  waterproof si on circule en
> sandales dans les sous-bois pour �viter les  tiques, ne pas courir si
> l'on est d�couvert pour �viter de se faire  descendre...). La
> travers�e la plus �pique, celle entre Strasbourg (France)  et Kehl
> (Allemagne), rel�ve quasi de la performance. Acoquin� avec une
> brochette d'�tudiants des Arts D�cos de Strasbourg, l'artiste s'est
> mis en  t�te de traverser le Rhin en radeau. Apr�s avoir glan� en
> ville du mat�riel  urbain, ils ont bricol� un bateau, avec lequel ils
> ont franchi le fleuve.  Pour l'instant, Heath Bunting s'est cantonn�
> aux fronti�res internes de  l'Europe de Schengen mais projette
> d'�tendre BorderXing Guide aux pays  satellites (Hongrie, Pologne)
> d'ici le printemps prochain ce qui risque  d'�tre une autre paire de
> manches.
>
> Responsabilit�. D'ordinaire plus concern�s par les fronti�res
> politiques et  sociales que g�ographiques, les hacktivistes
> autrichiens de Social Impact,  proposent un projet similaire pour
> d�noncer la politique d'immigration de  l'Europe. Sur leur site, les
> chiffres d�filent sans appel : �Du 1er janvier  1993 au 7 mai 2002, au
> moins 3 026 personnes ont trouv� la mort en essayant  d'atteindre la
> forteresse europ�enne.� Pendant une semaine, ils ont
travers�
> ill�galement la fronti�re entre l'Autriche et la R�publique tch�que en
>  maints endroits, engrang� les donn�es sur les routes � emprunter
> (donn�es  GPS, vid�os, photos, croquis) puis publi� sur le site onze
> cartes  ultra-d�taill�es permettant de franchir les fronti�res en
> toute  clandestinit�. �Nous autres Europ�ens, nous sentons � l'abri �
> cause de la  surveillance renforc�e aux fronti�res de Schengen, mais
> nous devons prendre  conscience de notre responsabilit� dans le nombre
> toujours croissant de  r�fugi�s qui y laissent leur vie.�
>
> L'implication d'artistes dans la contestation des fronti�res remonte
> au  d�but des ann�es 80. D�s 1984, Am�ricains et Mexicains lancent des
> actions  le long de leur fronti�re commune avec le Border Art Workshop
> pour
critiquer
> les relations de domination dans les �changes interculturels. Cette
> m�me  fronti�re est assi�g�e depuis trois ans par le campement
> Borderhack !  (piratage de fronti�res) � Tijuana, point de passage
> entre le tiers-monde
et
> l'eldorado am�ricain. Hackers, militants des droits de l'homme,
> activistes,  net-artistes, vid�astes, ont afflu� � la fronti�re en
> ao�t pour trois jours  de conf�rences, expos photos, art digital,
> soir�es �lectroniques,  projections vid�os, le tout retransmis sur le
> net. Cet �v�nement fait
partie
> de la vaste cha�ne des bordercamps, zones d'autonomies temporaires
> install�es sur les fronti�res. Lanc�s en 1999 par le mouvement No
> Border,  r�seau mondial d'activistes (qui compte parmi ses affili�s,
> les Fran�ais de  No pasaran ! ou le collectif anti-expulsions
> parisien) militant pour la  libert� de circulation et d'installation,
> le refus du contr�le social et
des
> politiques s�curitaires, ces campings sauvages et festifs ont essaim�
> partout en Europe (Tarifa, Lendava, Krynki, G�nes, Francfort,
> Strasbourg),  aux Etats-Unis et jusqu'en Australie. �Dans le processus
> actuel de  globalisation, les fronti�res semblent en voie de
> disparition, mais cela  concerne les flux d'argent, de biens, de
> capitaux, pas les gens�, note  Florian Schneider, l'un des fondateurs
> du r�seau No Border. �Les pays  frontaliers sont devenus un
> laboratoire pour les nouvelles technologies de  surveillance, et les
> fronti�res postmodernes, les barrages d'un syst�me  d'apartheid
> mondial�, explique-t-il lors d'une conf�rence retransmise sur
le
> site Web de la Tate (1). Pour cet activiste, � l'initiative de la
> campagne  �No one is illegal�, lanc� en 1997 � la Documenta X de
> Kassel (2), peu  importe le moyen (activisme politique, engagement
> intellectuel ou pratique  artistique), la question est d'�branler ce
> syst�me. �Il y a d'un c�t� une  tendance � illustrer les fronti�res,
> de l'autre, des interventions plus  s�rieuses qui r�v�lent les
> cons�quences �thiques qui sous-tendent la  question des fronti�res. La
> libert� de mouvement est un droit fondamental :  ce n'est pas une
> affaire de charit� ou de compassion. Le renforcement des  contr�les va
> augmenter les risques pour ceux qui les traversent mais ne va  jamais
> les faire renoncer. Leurs raisons sont beaucoup plus fortes que
> celles de ceux qui essayent de les refouler.�.
>
> (1) www.tate.org.uk/audiovideo
> /border.htm
> (2) www.contrast.org/borders
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> http://www.liberation.fr/page.php?Article=59856
>
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    ��        ��         Plus il y a de hors-la-lois !

 
 
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