David Christoffel on Thu, 16 Oct 2003 14:54:40 +0200 (CEST)


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----- Message transféré de David Christoffel -----
   Date : Thu, 16 Oct 2003 10:24:30 +0200
     De : <[email protected]>
  Sujet : forward n°112

Mon malaise est coupable. C’est embêtant. Et c’est pour être embêtant que c’
est vivement coupable. Car ce n’était pas fait pour ça, du moins, j’ose le
croire, surtout, je ne m’occuperai pas des intentions, ce serait indécent.
Alors que les questions préalables, ça fait du bien. On se sent tous remis
au même point, ça fait du bien. Je ne veux pas nier que je connais Bathory
Etzsebert. Ce serait facile et, surtout, ça mettrait la culpabilité là où
elle est angoissante et pas folichonne.
Mais je dois bien dire que ça n’est pas beaucoup reluisant, se demander qui
a-t-elle bien pu être, ça fait pointu. Je ne peux donc nier, j’ai bien dû
égratigner quelques invitées, peut-être donc en ai-je tuées quelques-unes.
On ne se rend pas toujours compte qu’on a du sang de vierge dans la bouche.
Alors, je veux bien venir me navrer de voir, parmi les questions préalables,
le compte de ces meurtres, c’est mollement consternant. Car vos chefs d’
accusation, pour être alignés comme tels, donnent bien envie de se prendre
au jeu. Mais le jeu ne vaut pas la chandelle s’il doit faire des histoires
de châteaux.

Les chefs d’accusation ne sont pas des insinuations et je ne veux pas nier :
connaître Bathory Etzsebert, ça suppose de pouvoir se prendre pour un
vampire ou de s’en saisir, de toutes les manières et malgré tous les
démentis ou toutes les résolutions que je pourrais formuler pour m’en
défendre. De même, je pourrais vous dire que je n’y suis pour rien si elle
se faisait le sang des jeunes vierges, vous pourriez m’adresser un regard
plein du soupçon rutilant, laisser sous-entendre que je n’y suis pour rien
et que j’y suis pour bien plus que je ne veux le croire.
Je ne vous écris pour rien d’autre qu’une prière. Je voudrais que vous
cessiez de laisser traîner parterre des sous-entendus aussi baveux. Car je
préfère que vous m’entendiez prier que sous-entendre.
Je ne veux surtout pas dire que je ne vous ai rien demandé pour la seule
raison que je ne veux pas rentrer dans les jeux aristocrates que ça veut
dégager. Je ne vous en veux pas de vouloir que j’aille me blottir dans les
histoires du château de Csejthe. Il serait trop sinistre de résister, plus
encore de faire amende honorable : jouer à s’immiscer dans les petites
affaires des maisons hantées, parce que vous voulez revivre le procès de la
comtesse, c’est promettre à la littérature des heures si juteuses. Puisque
je vous dis que je ne veux pas ce jus parterre ! vous rappelle que les
trottoirs sont publics et que les transits épistolaires aussi !

(Copyright) David Christoffel

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