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Micro-politiques en réseau
Dimanche 7 mars, 14h30 à Ecobox

Les multiples initiatives et pratiques micro-politiques locales émergentes 
en réponse à l'éclatement des réseaux traditionnels portent des nouveaux 
modes de faire, d'appropriation et d'inscription politique et économique. 
Elles proposent une reconceptualisation et une réinvention des possibles 
collectifs, décentralisés, construits sur le quotidien, et où 
s'expérimentent la démocratie directe et le partage des responsabilités. 
Loin des logiques hiérarchiques et des catégories universalistes, ces 
micro-politiques tissent des réseaux de sens et d'engagement qui 
reconfigurent la société et produisent des savoirs et des pratiques, des 
potentiels nouveaux.

Quels sont les enjeux de cette reconfiguration face aux durcissements 
sécuritaires, aux systèmes de censure et de déligitimation ? Si le 
bombardement informationnel et la distribution culturelle globale égalent 
la méconnaissance réelle et l'éloignement des processus de décision 
politiques, comment ces micro-réseaux affectifs et contextuels peuvent-ils 
reconstruire des moyens d'appropriation effectifs à la disposition de tous ?

Quelles modalités et quels outils théoriques et pratiques supportent la 
violence réactionnaire, et permettent de résister ? Les règles de vie en 
société de plus en plus uniformes et autoritaires impliquent la soumission 
l'asservissement de milliards de personnes, réduisant d'autant les 
possibles imaginables. Comment échapper à la conformation de l'humain, 
quand la standardisation comportementale met en péril la capacité 
d'imagination de chacun, dont dépend la possibilité d'expérimentation des 
alternatives ?



Discussion avec Miguel Benasayag,

Ecobox/Atelier d'Architecture Autogérée, le laboratoire AGGLO, le Collège 
Invisible.


Ecobox, 22 Quater rue Pajol, 75018 Paris - Métro La Chapelle ou Max Dormoy
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Extrait du Manifeste du Réseau de Résistance Alternative, Buenos Aires, 1999
http://1libertaire.free.fr/manifest.html

8.Résistance et contre-culture
Résister c'est créer et développer des contre-pouvoirs et des 
contre-cultures. La création artistique n'est pas un luxe des hommes, c'est 
une nécessité vitale de laquelle pourtant la grande majorité se trouve 
privée. Dans la société de la tristesse, l'art a été séparé de la vie et 
même, l'art est de plus en plus séparé de l'art lui-même possédé, gangrené 
qu'il est par les valeurs marchandes. C'est pour cela que les artistes 
comprennent, peut-être mieux que beaucoup, que résister c'est créer. C'est 
donc à eux aussi que nous nous adressons pour que la création dépasse la 
tristesse, c'est-à-dire la séparation, pour que la création puisse se 
libérer de la logique de l'argent et qu'elle retrouve sa place au coeur de 
la vie.

17. Résister c'est construire des pratiques
Résister ce n'est pas, dès lors, avoir des opinions. Dans notre monde, 
contrairement à ce que l'on peut croire, il n'y a pas de "pensée unique", 
il y a quantités d'idées différentes. Mais des opinions différentes 
n'impliquent pas des pratiques réellement alternatives et de ce fait ces 
opinions ne sont que des opinions sous l'empire de la pensée unique, 
c'est-à-dire de la pratique unique. Il faut en finir avec ce mécanisme de 
la tristesse qui fait que nous avons des opinions différentes et une 
pratique unique. Rompre avec la société du spectacle signifie ne plus être 
spectateur de sa propre vie, spectateurs du monde.
Attaquer le monde virtuel, ce monde qui a besoin, pour nous discipliner, 
pour nous sérialiser que nous soyons tous à la même heure devant notre 
poste de télévision, cela ne revient pas à dire comment le monde, 
l'économie, l'éducation, doit être de manière abstraite. Résister c'est 
construire des millions de pratiques, de noyaux de résistance qui ne se 
laissent pas piéger par ce que le monde virtuel appelle "le sérieux". Etre 
réellement sérieux ce n'est pas penser la globalité et constater notre 
impuissance. Etre sérieux implique de construire, ici et maintenant, les 
réseaux et liens de résistance qui libèrent la vie de ce monde de mort. La 
tristesse est profondément réactionnaire. Elle nous rend impuissants. La 
libération, finalement, est aussi libération des commissaires politiques, 
de tous ces tristes et aigres maîtres libérateurs. C'est pour cela que 
résister passe aussi par la création de réseaux qui nous sortent de cet 
isolement.
Le pouvoir nous souhaite isolés et tristes, sachons être joyeux et 
solidaires. C'est en ce sens que nous ne reconnaissons pas l'engagement 
comme un choix individuel. Nous avons tous un degré déterminé d'engagement. 
Il n'y a pas de "non militants" ou d'"indépendants". Nous sommes tous liés. 
La question est de savoir d'une part, à quel degré, et d'autre part, de 
quelle côté de la lutte on est engagé.

18. Résister c'est créer des liens
Il est indispensable de réfléchir sur nos pratiques, les penser, les rendre 
visibles, intelligibles, compréhensibles. Pouvoir conceptualiser ce que 
nous faisons constitue une part de la légitimité de nos constructions et 
participe de la socialisation des savoirs entre les uns et les autres : 
être nous-mêmes lecteurs, penseurs et théoriciens de nos pratiques, être 
capables d'apprécier la valeur de notre travail pour éviter qu'on nous 
appauvrisse par des lectures normalisatrices.




 
 
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