Laure Adler n'avait pas encore vir�, sous la pression
politique contre Battisti, le chroniqueur MIGUEL
BENASSAYAG, philosophe et psychanalyste
Argentin.
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http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-358983,0.html Une
centaine d'intellectuels d�fendent Edgar Morin dans le proc�s fait au sociologue
par France-Isra�l
LE MONDE | 29.03.04 |
11h52 Dans une "D�claration pour Edgar Morin",
plus d'une centaine de personnalit�s intellectuelles, fran�aises et �trang�res,
prennent la d�fense du sociologue, attaqu� en justice par l'association
France-Isra�l pour un point de vue publi� le 4 juin 2002 dans nos colonnes sur
le conflit isra�lo-palestinien. Ce texte, �labor� apr�s l'audience de ce
proc�s o� le jugement a �t� fix� au 12 mai (Le Monde du 19 mars), d�nonce
l'"accusation doublement scandaleuse" dont est victime Edgar Morin, poursuivi
pour "diffamation � caract�re racial" et "apologie des actes de
terrorisme". A l'initiative de Jos� Vidal-Beneyto, cette
d�claration a notamment recueilli les signatures de Laure Adler, Jean
Baudrillard, Andr� Burgui�re, Juan Luis Cebrian, Mauro Ceruti, R�gis Debray,
Jean Duvignaud, Jean-Louis Le Moigne, Gilles Martinet, Frederico Mayor, Candido
Mendes, Raul Morodo, Pierre Nora, Ren� Passet, Alessandro Pizzorno, Paul Ric�ur,
Jacques Robin, Jos� Luis Sampedro, Mario Soares, Paul Thibaud, Alain Touraine,
Nelson Vallejo-Gomez, Gianni Vattimo, Pierre Vidal-Naquet, Georges Vigarello et
Paul Virilio. Rappelant le contexte de la tribune en
cause, dont Sami Na�r et Dani�le Sallenave sont les coauteurs, et la
revendication r�p�t�e par Edgar Morin de son identit� juive, cette p�tition de
solidarit� souligne que "les critiques qu'il fait � la politique d'Isra�l,
partag�es par un grand nombre d'Europ�ens, sont de nature
humaniste".
"LA LIBERT� D'EXPRESSION"
" Mettre en cause le
gouvernement actuel d'Isra�l, et m�me la majorit� des Isra�liens qui l'appuient,
n'a rien � voir avec une condamnation des juifs", poursuit ce texte qui estime
que le proc�s fait � Edgar Morin "montre que de lourdes menaces, qui prennent
souvent la forme d'intimidations, p�sent sur la libert� d'expression en
France". "Apr�s les attaques contre Alfred Grosser, Daniel Mermet, Rony
Brauman et d'autres intellectuels, y lit-on encore,la tentative de faire taire
Edgar Morin cherche � mettre fin � toute critique contre Sharon et sa politique.
Les accusateurs de Morin croient probablement d�fendre l'Etat d'Isra�l. En fait,
ils risquent de relancer l'antis�mitisme s'ils identifient compl�tement la
politique actuelle du gouvernement isra�lien avec l'Etat d'Isra�l et avec
l'ensemble des juifs. Notre avenir � tous d�pend du compromis qui sera trouv�
entre Isra�liens et Palestiniens. Tous ceux qui enferment leurs adversaires dans
un refus total de l'autre doivent �tre rejet�s." En conclusion, les
signataires rendent hommage � Edgar Morin qui "s'est toujours oppos� � toutes
formes d'exclusion de l'autre. Par ses interventions, il sert la paix, et non la
guerre, et les agressions contre lui mettent gravement en cause la libert� de
pens�e en France".
� ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU
30.03.04
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3328,36-331789,0.html Universit�
europ�enne d'�t� 2003 Edgar Morin : Unit� et diversit� de
l'homme
Ecouter en ligne la conf�rence en diff�r� :
Conf�rence du mercredi 3 septembre 2003 � 9 h 30
LEMONDE.FR | 29.08.03 | 11h18 � MIS A JOUR LE
03.09.03 | 15h32
En outre, Edgar Morin a fond� comme auteur le cin�ma v�rit�
avec Jean Rouch et a produit des films.
Semaine du jeudi 26 f�vrier 2004 - n�2051 -
France
L�adieu � Jean Rouch
Par Edgar Morin
Jean Rouch �tait un
ethnographe-cin�aste, ou un cin�aste-ethnographe, ce qui est d�ja assez
singulier mais ne rend pas compte de sa vraie singularit� (1). Jean Rouch
avait reconnu comme sien le message surr�aliste: que la po�sie n��tait pas
seulement � �crire, mais �tait surtout � vivre. Son regard �tait
toujours pr�t � s��merveiller. Il �tait toujours � sourire ou � rire. Il
cherchait la joie, et du reste quand nous r�alisions ensemble � Chronique
d�un �t� � il me reprochait de me complaire dans les choses tristes. Je ne
l�ai jamais vu tomber dans la prose de la vie, le s�rieux lugubre, les
contraintes ennuyeuses, les conventions, les obligations. Un juste
instinct l�avait port� vers l�Afrique, et la d�couverte de la culture la
plus profond�ment po�tique qui soit, celle des Dogons, le confirma et
l�africanisa � jamais. Il aima l��me po�tique des Noirs, leur regard
�tonn� sur le monde blanc qui r�pondait � son regard aimant sur le monde
noir. La dimension po�tique de la vie fut pr�sente dans tous ses
films. Son film �les Ma�tres fous� m�a marqu� et m�a r�v�l� des
tr�fonds anthropologiques que notre civilisation m�conna�t. Je l�ai connu
chez un ami, lui-m�me ethnographe et po�te, Jean Laude, et j�ai �t�
aussit�t s�duit. Nous nous rencontr�mes souvent, et nous f�mes ensemble en
1959 au jury du premier festival du film ethnographique et sociologique de
Florence, appel� Festival dei Popoli. A voir d�j� tant de films-documents
avec prise de son directe, o� la parole vivante donnait � l�image sa
pleine dimension humaine, je lui ai sugg�r� de retourner le regard
ethnographique sur la France et d�en faire un film interrogatif qui
s�intitulerait �Comment vis-tu?�. Anatole Dauman, producteur d�Argos Film,
accepta aussit�t le projet et le film s�intitula finalement �Chronique
d�un �t�.
Rouch continua son chemin, moi, le mien, mais nous �tions
toujours heureux de nous rencontrer. Ce matin du 20f�vrier, je trouve sur
mon r�pondeur un message de Jo Nugue, qui, de retour du Niger, venait de
passer dix jours avec Rouch, me disant �Jean Rouch m�a demand� de
t�embrasser�. Cet abrazo, � la fois vivant et posthume, m�a
boulevers�.
(1) Voir aussi l�article de Pascal M�rigeau, p.
126. Edgar
Morin
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