[nettime-fr] George Frêche et la démocratie ...

[lionel <lionelbroye@wanadoo.fr>]

Règlements de comptes en région Languedoc-Roussillon, le nouveau 
président de région Georges Frêche donne un exemple de démocratie en 
liquidant d'un revers de la main toute opposition et divergences.

La mauvaise foi et la perversité du système Frêche prend ici toute son 
ampleur, il s'inscrit en homme de gauche et donc, du "bon coté", gare à 
ceux qui ne le suive pas, sa vengeance n'épargnera personne !

De quoi se poser des questions sur l'état de notre démocratie et sur 
l'état d'esprit de certains hommes politiques qui piétinent allègrement 
les fondements même de nos sociétés en régnant sans partage et sans 
opposition !

Lionel Broye.



> Edition du 24 Juin 2004
>
> ...
>
> Un sujet d’actualité qui fâche : le Centre régional des lettres et la
> pétition des intellectuels français contre votre décision de fermer ce
> centre sur lequel vous n’avez pas mâché vos mots, traitant même 
> certains
> cadres de collabos. Vos paroles n’ont pas dépassé votre pensée ?
>
>> Ecoutez les intellectuels de gauche sont avec moi. Ce ne sont pas les 
>> zozos
>> parisiens qui comptent. Je maintiens tout ce que j’ai dit. Et ma 
>> pensée va
>> même au-delà sur la question. Je répète que les gens du CRL ont 
>> travaillé
>> avec l’alliance du FN et de l’UMP et ils se sont donc disqualifiés. 
>> Cela
>> suffit. Je leur fais payer leur position. C’est clair. Nous allons 
>> fermer le
>> château de Castries avant le 14 juillet. Je me suis mis d’accord avec
>> l’Académie française. Les survivants auront définitivement déménagé.
>> Castries va être réhabilité sur trois ans, puis ouvert au public.
>
> Revenons au fond : votre politique du livre et la nouvelle politique
> culturelle ?
>
>> Le Centre régional des lettres est un épiphénomène qui entre dans le
>> contexte général de la politique régionale. Le message est clair : on 
>> ne
>> prend pas en main la Région. Elle n’existe pas, je la fabrique. 
>> C’était un
>> vaste ensemble de distribution de subventions. Le budget 2003 était 
>> divisé
>> en 14 000 à 15 000 subventions. On n’y trouve pas de services 
>> environnement,
>> sportif, économique ou formation professionnelle encore moins 
>> culturel. Tout
>> est à faire. Cela va m’occuper au moins jusqu’en janvier. Vous voyez 
>> bien
>> que le CRLentre dans cet ensemble, juste à sa petite place.
>
> Quel message délivrez-vous aux gens de la culture et du livre ?
>
>> Nous avons nommé un nouveau directeur régional, Fabrice Manuel 
>> créateur du
>> "Jazz à Junas"; et directeur du centre de la fédération des œuvres 
>> laïques à
>> Marseille. Il sera en poste le 7 juillet. Il créé une direction des 
>> affaires
>> culturelles avec une dizaine de personnes. Et nous aurons une vraie
>> politique du livre. Ce qui se faisait à Castries n’était pas mauvais 
>> en soi,
>> mais restait très limité. Surtout élitiste pour quelques "happy 
>> few" qui
>> partaient en voyage et se gobergeaient aux frais des contribuables. 
>> Je peux
>> le comprendre mais ils ne faisaient pas le b.a.ba. La diffusion des 
>> livres,
>> c'est où ? Auprès des bibliothèques et des médiathèques ? Ce travail 
>> n’est
>> pas fait. C’était un système à circuit fermé pour quelques 
>> professionnels
>> qui éditaient à compte de Région. Quant à la théorie de la terreur 
>> dont
>> certains m’affublent, elle ne m’impressionne pas. Je suis bâti à 
>> chaux et à
>> sable.
>
> Votre appréciation sur l’élitisme du CRL ne peut-elle être apposée 
> également
> au festival de danse de Montpellier pour lequel vous avez fait voter 
> 135 000
> euros de subventions ?
>
>> Mais"Montpellier-danse"; c’est pas élitiste du tout. C’est le premier
>> festival de danse du monde. Si la Région ne l’aidait pas ce serait 
>> anormal.
>> Non, ce qui est scandaleux c’est que Blanc ne l’ai pas fait.
>
> Le gel des subventions provoque des mécontentements. Que répondez-vous 
> aux
> élus des 1500 communes et aux présidents de quelque 2 000 associations 
> ?
>
>> Moi, le député-maire du Soler, François Calvet et le préfet Idrac, 
>> j’en ai
>> rien à faire. Ils peuvent aller au tribunal administratif, faire ce 
>> qu’ils
>> veulent, ils ne toucheront jamais un rond. Même si le tribunal leur 
>> donnait
>> raison, il n’a pas autorité pour me faire inscrire des sommes. Seule 
>> la
>> Chambre régionale des comptes pourrait le faire. Cela demanderait 
>> encore
>> trois ans de plus. D’ici là, il sera passé trois budgets sous les 
>> ponts.
>> Ceux qui ne m’attaqueront pas auront leurs chances pour l’avenir. 
>> Ceux qui
>> m’attaqueront seront définitivement "out". Je ne suis pas 
>> rancunier, mais je
>> ne fais pas de cadeaux. Cependant, maintenant que nous avons mis en 
>> place
>> les commissions, nous allons pouvoir revoter. 50 à 60 % des 
>> subventions
>> devraient être rétablies très prochainement. Celles qui n’auront pas
>> d’intérêt régional ne le seront pas. Je ne suis pas chargé de refaire 
>> la rue
>> centrale de certains villages, le lavoir, la croix de mission, les 
>> chiottes
>> de l’école maternelle. Nous ne sommes pas chargés de faire un budget
>> municipal.
>
> Venons-en à la dénomination de Septimanie. Pourquoi insistez-vous dans 
> cette
> démarche qui ne recueille pas un grand enthousiasme ?
>
>> On se calme et on s’organise ! Les gens ne savent pas ce qu’est la
>> Septimanie. Je n’ai pas pris le temps d’expliquer. A un moment, il 
>> faut
>> lâcher les choses et voir venir. Seule une loi permettra de changer 
>> le nom
>> de la Région. On verra donc dans trois ans. D’ici là, la Région 
>> continuera à
>> s’appeler Languedoc-Roussillon, avec Vivre en Septimanie pour 
>> sous-titre… La
>> Septimanie, c’est plutôt pour fédérer la qualité des vins de la 
>> région.
>
> ...

> Propos recueillis par François MARTIN


 
 
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