rizhome on Tue, 31 Aug 2004 07:54:23 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] Le vélo médiactiviste |
Le vélo médiactiviste Un vélo-robot pour maculer le bitume de slogans reçus via le Net, des émetteurs radio portables pour pirater les ondes "officielles", des systèmes d'alertes pour téléphones portables... La convention nationale du Parti républicain à New York bruisse de nouvelles formes de manifestations en réseau. Le grand raout altermondialiste de Seattle, en 1999, avait inauguré une nouveau genre de militantisme. Le site indymedia.org, créé pour l'occasion, invitait tout un chacun à y publier textes, sons, photos et vidéos, partant du principe que les médias dominants relaieraient plus promptement les versions officielle et policière que celles des manifestants. Le "médiactivisme" était né, et indymedia compte aujourd'hui 150 sites régionaux, répartis sur les cinq continents. Encore fallait-il pouvoir se connecter au Net, depuis les lieux mêmes des manifestations. Moport.org, monté tout spécialement à l'occasion de la convention républicaine, propose ainsi de recueillir, et relayer, des photos prises sur le vif - et envoyées - par les nouvelles générations de téléphones portables multimédias. Yury Gitman et Joshua Kinberg, deux artistes férus de nouvelles technologies et adeptes de la bicyclette, vont encore plus loin. Le premier a créé "magicbike", un vélo servant de borne Wi-Fi, et donnant donc accès à Internet à toute personne se trouvant dans un rayon de 30 mètres. Le second a créé bikesagainstbush.com à l'intention de ceux qui ne peuvent, physiquement, être présents. Il invite les internautes à y poster des messages de protestation qui, relayés par GPS, seront retransmis à un ordinateur, lui-même monté sur un vélo, et pourront dès lors être tracés à la craie, par un robot, sur le bitume. L'idée n'est pas nouvelle : l'Institute for Applied Autonomy avait ainsi créé, il y a quelques années, un prototype du même genre. L'IAA innove cette année avec TxtMob, un service gratuit de liste de discussion, comme il en existe par e-mail, mais pour téléphones portables. Testé lors de la récente convention démocrate, il entend faciliter la tâche des contestataires, équipes médicales et juridiques, et aurait ainsi permis d'entraver, voire d'éviter, certaines arrestations. Le Bureau of Inverse Technology (BIT), connu lui aussi pour son hacktivisme (contraction de "hacker" et d'activisme), a pour sa part décidé de lancer un petit dirigeable doté d'une caméra vidéo à très haute résolution, et sans fil, afin d'affiner la comptabilité du nombre de manifestants, les policiers ayant généralement tendance à le minorer. Le BIT déploiera également un petit émetteur radio furtif afin de squatter les ondes des radios officielles pendant quelques secondes, le temps d'y diffuser des flashs d'infos sur les événements en cours. Plusieurs radios devraient également émettre, elles aussi de façon pirate, tout au long des manifestations, tant dans les environs que sur le Web. Avec un budget sécurité de 76 millions de dollars, et plus de 10 000 policiers et membres des services de renseignement déployés lors de la convention, ces artistes et militants espèrent ainsi pouvoir enrayer, et en tout cas documenter, les habituelles dérives policières. Quoique : en l'an 2000, lors de la précédente convention républicaine, l'un des principaux contestataires avait été arrêté pour... possession d'un téléphone portable, et accusé de s'en être servi pour coordonner les manifestations. Jean-Marc Manach © Le Monde | 27.08.04 -- L'information veut être libre ! Dispositif collectif de (re)diffusion d'information rizhome(a)samizdat.net < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/wws/info/nettime-fr <> Contact humain : [email protected]