gilbert quélennec on Tue, 7 Sep 2004 18:14:29 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] livre de Loïc Wacquant


G.Q.
http://kraken.art.site.voila.fr/


Loïc Wacquant

Punir les pauvres

Le nouveau gouvernement de l'insécurité sociale



ISBN 2-7489-0023-5 / 20 euros

Collection Contre-Feux, Agone, Août 2004



Le tour résolument punitif pris par les politiques pénales lors de la 
dernière décennie ne relève pas du simple diptyque « crime et 
châtiment ». Il annonce l'instauration d'un nouveau gouvernement de 
l'insécurité sociale visant à façonner les conduites des hommes et des 
femmes pris dans les turbulences de la dérégulation économique et de la 
reconversion de l'aide sociale en tremplin vers l'emploi précaire. Au 
sein de ce dispositif « libéral-paternaliste », la police et la prison 
retrouvent leur rôle d'origine : plier les populations indociles à 
l'ordre économique et moral émergent.



C'est aux États-Unis qu'a été inventée cette nouvelle politique de la 
précarité, dans le sillage de la réaction sociale et raciale aux 
mouvements progressistes des années 1960 qui sera le creuset de la 
révolution néolibérale. C'est pourquoi ce livre emmène le lecteur 
outre-Atlantique afin d'y fouiller les entrailles de cet État carcéral 
boulimique qui a surgi sur les ruines de l'État charitable et des 
grands ghettos noirs. Il démontre comment, à l'ère du travail éclaté et 
discontinu, la régulation des classes populaires ne passe plus par le 
seul bras, maternel et serviable, de l'État social mais implique aussi 
celui, viril et sévère, de l'État pénal. Et pourquoi la lutte contre la 
délinquance de rue fait désormais pendant et écran à la nouvelle 
question sociale qu'est la généralisation du salariat d'insécurité et à 
son impact sur les espaces et les stratégies de vie du prolétariat 
urbain.



En découvrant les soubassements matériels et en démontant les ressorts 
de la « pensée unique sécuritaire » qui sévit aujourd'hui partout en 
Europe, et singulièrement en France, ce livre pointe les voies 
possibles d'une mobilisation civique visant à sortir du programme 
répressif qui conduit les élites politiques à se servir de la prison 
comme d'un aspirateur social chargé de faire disparaître les rebuts de 
la société de marché.



Table des matières



 Avant-propos. L'Amérique,laboratoire vivant du futur néolibéral 11



 1  Insécurité sociale et surgissement sécuritaire 21



La généralisation de l'insécurité sociale et ses effets 24

"Excuses sociologiques" et "responsabilité individuelle"30

Une invention américaine aux implications planétaires 34

Une voie « européenne » vers l'État pénal ? 41

La police au secours des "jeunes en difficulté d'insertion" 46

La pénalisation de la précarité comme production de réalité 50

Deux organes officiels de propagande sécuritaire 52



MISÈRE DE L'ÉTAT SOCIAL



 2  La criminalisation de la misère (1975 1995) 61



Quelques propriétés distinctives de l'État américain 63

1. Un « pays sans État », un pays contre l'État 63

2. Divisions et dysfonctions bureaucratiques 64

3. Un État dual, ou la grande bifurcation institutionnelle et 
idéologique 65

4. Un État social résiduel 66

5. Un État racial 67

Le repli de l'État charitable 68

Le déploiement de l'État pénal 79

Les geôles du sous-prolétariat, vérification expérimentale 85



 3  La « réforme » de l'aide sociale comme instrument de discipline 93



Une vraie fausse réforme 94

Les femmes et les enfants d'abord, les Noirs toujours 96

Mettre les pauvres au pas 102

Vers un complexe commercial carcéro-assistanciel 113



GRANDEUR DE L'ÉTAT PÉNAL



 4  Le « grand renfermement » de la fin de siècle 119



Hyperinflation et surpeuplement 120

La saga des péniches pénitentiaires de New York 132

Le « filetpénal » se resserre et s'élargit 134

Ficher, tester, (r)attraper 145

"Chaos contrôlé" dans la première colonie pénale du monde libre 160



 5  L'avènement du « Big Government » carcéral 167



Troisième employeur du pays 169

La Californie en pointe 172

Charité ou châtiment 176

"Le fier visage de l'Amérique" 184

Coûts et profits de l'emprisonnement de masse 185

"Par bonds en avant" 191

"Aucun vêtement issu du monde libre n'est autorisé" 205

Rendre les prisonniers utiles 209

"L'étalon des maisons d'arrêt pour le xxie siècle" 215



LES CIBLES PRIVILÉGIÉES



 6  La prison comme substitut du ghetto 225



La "disproportionnalité raciale" dans l'incarcération 226

Exploitation économique et ostracisation sociale 228

Une prison ethnoraciale, un ghetto judiciaire 236



 7  Moralisme et panoptisme punitif la chasse aux délinquants sexuels 
243



Surveiller et honnir 244

Une nouvelle attraction foraine

l'"outing" des ex délinquants sexuels 248

Les effets pervers de la mise à l'index des « pervers » 251

De la mise à l'index à la mise à l'écart 260



FAC-SIMILÉ EUROPÉEN



 8  Les mythes savants de la pensée unique sécuritaire 269



L'Amérigue « supercriminelle » pacifiée et dépassée par la France 274

C'est la police qui a fait fondre la criminalité 279

Derrière la « tolérance zéro », la réorganisation bureaucratique 285

De la « vitre brisée » aux « couilles brisées » 288

L'architecte de la "tolérance zéro" rejette la "théorie de la vitre 
brisée" 291



 9  L'aberration carcérale à la française 295



La prison comme aspirateur de scories sociales 298

Comment sortir du piège sécuritaire 305



  Notes 313


 
 
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