Sy!vain Barraux on Wed, 27 Oct 2004 13:06:38 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] Noos




http://www.neuneu.org/article.php3?id_article=40
 
Apr�s 5 ans de p�rip�ties toutes dues a la volont� de Noos et de ses
actionnaires de ralentir la justice, Noos a enfin �t� reconnu coupable et
condamn� par le TGI de Paris le 19 octobre 2004.



Rappelons, les faits : en 1999 les clients de paris c�ble (devenu Noos par
la suite), s�abonnent au vu de publicit� leur annon�ant 2 Mbits de bande
passante via le c�ble. Rappelons qu�� l��poque l�ADSL n��tait qu�a l��tat de
test sur deux zones, et que tout le monde se connectait en bas-d�bit a des
vitesses inf�rieures a 56 Kbits/seconde ou en ISDN, soit au mieux 128
Kbits/sec et � des prix importants. 

Cons�quences imm�diates : Noos attire plus de 30 000 clients, mais h�las,
les g�niaux concepteurs du bouzin n�avaient que 2*32 Mbits/sec de bande
passante disponible en sortie. Ils annonc�rent un jour que tout le monde
verrait son d�bit passer � 512 Kbits/sec et en plus un forfait de 500 Mo de
trafic au del� duquel le client serait factur�. 

Noos avouera en catimini que 8 personnes consommaient 80% de la voie
montante dans une m�morable interview du directeur technique au journal du
net 


Les salops de clients : ils utilisaient internet pour faire autre chose que
du Web, les marketo�des de Noos n�avaient pas imagin� cela. Les clients
m�contents se regroup�rent en association : Luccas, cr�e par Bertrand Penn
et Alain Douet. luccas d�posa plainte devant le TGI, Noos fit des pieds et
des mains pour obtenir une expertise , pr�textant la technicit� du probl�me,
et d�fendant le fait qu�une division par 4 du d�bit n��tait pas une
modification du contrat. Luccas du avancer les frais d�expertise , soit 15
000 euros. 

En plus du d�bit coup� par 4 et du forfait g�r� par une calculette
d�faillante, Noos installa des puissants proxy HTTP dans le but de faire des
�conomies de bande passante. Les proxies tombaient d�ailleurs souvent en
carafe , et Luccas demanda leur mise au rebut. Certains membres de
l�association se mirent m�me a surveiller les dits proxies via des scripts
perl .. que la supervision de Noos venait consulter en cachette. 
Les dits proxies se trouvaient aussi de temps en temps blacklist�s par
Google ou d�autres sites importants [1] 

Pire encore, de vilaines rumeurs font �tat de la collaboration secr�te entre
un membre de luccas et l��quipe technique de Noos pour remettre en service
leur service de news Usenet en utilisant le couple Diablo/Inn et une
architecture r�partie.

le dit service fonctionna a peu pr�s correctement pendant quelques temps,
mais Noos avait oubli� de rajouter les machines requises pour suivre la
croissance du parc abonn�. 

Les pannes de mail furent elles aussi nombreuses , fin 2002 les serveurs de
mail de Noos tomb�rent en panne suite � ... un virus Windows spammeur. Chose
�tonnante, aucun autre ISP ne fut victime de cette chose, cela n�emp�cha pas
Noos de communiquer sur le fait que l� AFA ( asso des FAI) �tait au
courant... puis Noos trouva enfin le coupable : les abonn�s, ces salopards
d�abonn�s qui non seulement consommaient de la bande passante, mais aussi
avait des PC troufign�s qui diffusaient du spam.

Apr�s 15 jours d�interruption de service, le mail revint par petits
morceaux. Luccas avait a cette occasion lanc� un appel public sur les news
usenet pour demander de l�aide gratuite au FAI : les r�ponses furent sans
�quivoque.. 

Noos se livra ensuite a la mise en place de filtres coupant les ports
20,21,22,25,80,119 sur les modems DocSis de ses clients (et m�me sur ceux
�tant la propri�t� du client [2]). cette pratique, l� encore modification du
contrat, �tait justifi� selon Noos par sa volont� de mettre fin au spam, et
donc de bloquer les machines "zombies". L� encore Noos punissait 100% de ses
clients � cause du comportement d�une minorit� d�entre eux, et du sous
dimensionnement de ses �quipes techniques. 

Finalement, la justice se mis au travail, et ce n�est qu�en septembre 2004
que l�affaire arriva devant le TGI, le quel rendu sa d�cision le 19 Octobre
2004. Noos doit donc r�tablir les clients � 2 Mbits/sec , leur verser des
dommages et int�r�ts de 1000 euros et 1000 euros au titre de l�article 700
du NPC. L�ISP doit payer les frais et l�expertise. Luccas recevra 3000 euros
de dommages et int�r�ts, c�est une claque aux avocats de Noos qui avan�aient
le fait que luccas ne pouvait pas ester en justice, n��tant pas une
association de consommateurs. 
Pire encore, une astreinte est fix�e : les Zozos ont un mois pour mettre en
place cette d�cision, tout jour de retard leur co�tera 1000 euros, et la
d�cision est ex�cutoire , m�me si Noos fait appel... 

Au vu de toute cette histoire , on est devant une premi�re dans ce pays,
comme le d�clare Olivier Iteanu , avocat de Luccas : "C�est la premi�re fois
en France qu�un fournisseur d�acc�s est condamn� pour un d�bit promis et non
donn� et qu�il va devoir restituer � ses milliers de clients." 


  Le tribunal a reconnu les fautes de de l�ISP malgr� que celui-ci
s�estimait incapable de fournir le service et demandait qu�on l�en excuse
(si on r�sume les 20 pages de leurs conclusions..)...


  Les citoyens peuvent se pourvoir en justice contre une multinationale [3],
le droit est l� pour les soutenir : tout n�est qu�une question de patience :
5 ans quand m�me, et cela use les nerfs � force : Luccas a eu 3 pr�sidents
et 3 CA differents depuis 2000.


  les ISP "acteurs majeurs" de leur march� , ne peuvent plus se refugier
derriere l�argument selon lequel ils n�ont pas d�obligation de resultats,
seulement un obligation de moyens comme certains me le font encore remarquer
actuellement... c�est toujours d�actualit� et en particulier en ces temps de
d�groupage o� on en voit certains se plaindre � Chirac alors que leur
strat�gie est foireuse.


  Nous allons donc pouvoir d�sormais nous attaquer au probl�mes des contrats
� g�om�trie variable comme les CGU/CGV en nous basant sur cette affaire.






Patrick Leleu pourra t�il encore dire que c�est la f�te au logiciel ? 



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[1] d�apr�s certaines sources , des abonn�s Noos aurait lanc� des attaques
DoS sur les sites en question pour punir Noos

[2] d�lit p�nal que luccas n�osa pas instruire...

[3] Noos avait pour actionnaire la Lyonnaise des eaux, proche du pouvoir et
de l�Elys�e...


 
 
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