Aliette on Wed, 8 Mar 2006 16:47:55 +0100 (CET)


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[nettime-fr] Closing your eyes/ Palestine au festival du cinéma du réel, Paris. Et à propos...


Je suis heureuse de vous apprendre que le film enfin achevé de Robin
Hunzinger sur la Palestine, (réalisé un an après son atelier de création
radiophonique sur le même sujet, il y a deux ans, pour France Culture), dont
il avait présenté une séquence "in progress" au musée Pompidou, à l'occasion
des rencontres de fluctuat, en 2005, a été selectionné dans le cadre du
festival international du cinéma du réel, qui se tient à Paris du 11 au 19
mars.

Ce film demeure pour moi la référence chaude incontournable, en caméra
subjective au coeur même des cibles humaines que constitue le peuple des
territoires, et par conséquent aussi la présence internationale solidaire
sur les mêmes lieux ? d'où les morts supplémentaires ?, dans les viseurs de
tir de l'armée israélienne de Sharon, qui surveille l'arme pointée sans
discontinuer chaque pas quotidien d'adulte ou d'enfant. Il témoigne
autrement que par les attentats suicides de l'insoumission héoïque
quotidienne du peuple qui en est l'objet sur son propre lieu.

Mais ce film explique aussi beaucoup de choses sur la radicalisation
intégriste des organisations qui ont installé la résistance sur les bases
d'une agression permanente du moindre frémissement de vie, face au projet
radical d'extrême droite transmis par les actes mêmes de l'armée
d'occupation, selon un mode panoptique à la fois externe et interne.

"Quand à l'endroit voulu il n'y a rien, c'est l'ordre ; quand à l'endroit
non voulu il y a quelquechose, c'est le désordre."  Brecht "Dialogue
d'exilés" - traduction  Gilbert Badia/ Jean Baudrillard ;  première
publication en France en 1968, chez Gallimard.

Ce film propose en même temps, sur la base du reportage, un documentaire sur
l'économie et le mode de vie précaires résultant de la guerre permanente
dans ces régions avant et depuis Oslo, les flux d'échanges opressés entre
Israël et la Palestine aux postes frontières, le progrès du mur, et les
dispositions culturelles et urbaines non seulement de la résistance mais de
la diversité culturelle ? et cultivée ? traditionnelle elle-même, qui
persiste encore à y demeurer, malgré la diaspora imposée par la loi du non
retour pour ceux qui partis faire des études à l'étranger ont dépassé le
terme autorisé, et pour ne citer que ce cas...

Ce film enfin, donne à comprendre autrement le résultat des dernières
élections, mais aussi que l'intégrisme au pouvoir ne pourrait mener qu'à la
disparition définitive des territoires, et par conséquent de devoir espérer
néanmoins de la démocratie pluri-culturelle par les nouveaux élus. Comme,
d'ailleurs, il n'apparaît pas pour l'instant qu'ils fassent le voeu de s'en
écarter.

De plus,il nous revient au-delà du film la question de Jérusalem, référence
pluri-monothéiste, en quoi elle ne pourrait être exclusivement israélienne,
mais une ville franche. (voir plus bas la citation de la pétition parue dans
Le monde en 2003)*.

L.

Voici l'information de la projection :
//////////////////////////////////////






                CLOSING YOUR EYES

                de Robin Hunzinger,



53¹, 2006

Trois villes palestiniennes, trois processus d¹étouffement :
dans la révolte à Naplouse, dans l¹accablement à Hébron, dans la
misère à Qalqilyah.


est sélectionné en compétition française au festival « Cinéma du
Réel » qui se tiendra du 11 au 19 mars au Centre Georges Pompidou et
au Centre Wallonie Bruxelles.


Festival international « Cinéma du Réel »

Compétition française


    3 SÉANCES DE PROJECTION
(la première comprend un débat avec le réalisateur) :


    Samedi 11 mars à 18 heures
    Petite salle (Centre Pompidou)
    Débat avec le réalisateur

    Lundi 13 mars à 10 heures
    Au centre Wallonie Bruxelles
    Rue Quincampoix

    Mercredi 15 mars à 17 heures
    Cinéma I  (Centre Pompidou)





////////////////////////////////



Pour suivre (comme introduit en entête), le cri d'alarme qui depuis 2003 n'a
pas été entendu en France... Car on voit bien tous les amalgames qui eurent
lieu à tort avec Ilan plus de deux ans plus tard, dont en fait la reprise en
main de la situation par la police, informée et directement au long d'une
dizaine de jours avant l'issue fatale, loin d'arranger les choses a décidé
radicalement, et elle seule, qu'il n'y aurait pas de rançon et surtout que
les proches coupent tout contact. Par là, elle a rompu le contact qu'à la
synagogue ils avaient réussi à maintenir - et ayant même commencé à
négocier.

Tout cela est lisible dans l'interview de la mère d'Ilan par Le nouvel
observateur (voir également dessous) qui a informé de cette horreur, journal
dont on ne peut pourtant pas prétendre s'illustrer pour la cause
palestinienne... 

Quand il y a plus qu'un sacrifié, un supplicié, résultant de l'incompétence
judiciaire et psychologique radicale d'une police qui loin de protéger et de
sauver les vies, ne sert qu'à haranguer abusivement le citoyen contre son
droit ordinaire pur lui rendre la vie odieuse, alliée aux manoeuvres
électoralistes et aux visions simplicistes qui la dirigent, alors il n'y a
plus qu'à y succéder en montant monter une affaire politique et en faire une
démonstration raciste contre le racisme, pour désinformer la situation.

Car on ne va tout de même pas aller jusqu'à imaginer la monstruosité du
ministre de l'Intérieur futur candidat déjà en campagne, d'avoir totalement
manipulé cette situation pour la constituer de cette façon, mais plutôt
qu'il l'ait récupérée après de multiples maladresses combinées dont la
sienne (?).

Sur fond d'antisémistisme ordinaire en France, un anti-arabisme événementiel
opportun pour le CRIF sur fond de Palestine élective du Hamas, fut-il
réellement un appel à combattre le racisme et à faire oublier l'atocité
inligée à la victime dans un tel cadre de malentendus,  - quand de surcroît
partie conséquente des membres du gang évidemment capable de racisme parmi
ses autres crimes mais pas seulement contre les juifs, ne sont pas des beurs
ni des blacks, mais des "purs" white non lepennistes.


////////////////////////////
* Mrax.be Index du Forum -> Antisémitisme : tous responsables?
Le lien du forum n¹est qu¹en cache dans google ; voici le site de référence 

http://www.mrax.be/

2003 :
" La puissance occupante ne doit ni expulser les populations locales ni
coloniser les territoires qu¹elle occupe Article 49 de la IVème Convention
de Genève, signée par Israël.

Voici le texte de l¹appel signé par des milliers de Juifs de France.

Ce Manifeste est paru dans Le Monde daté du 6/7 avril 2003 puis dans
L¹Humanité du 7 avril 2003. Une nouvelle liste de signataire a paru dans Le
Monde du 16 octobre 2003 :

Parce que nous ne pouvons pas supporter l¹horreur devenue quotidienne au
Proche-Orient,
Parce que quelques institutions et quelques hommes publics monopolisent
abusivement l¹expression des Français juifs,
Parce que nous rassemble une certaine idée de l¹humanité,
Parce que, devant les répercussions en France du conflit du Proche-Orient,
la résurgence de l¹extrême droite, et la recrudescence d¹actes antisémites,
nous sommes amenés à revendiquer publiquement la part juive de notre
identité personnelle,
Nous avons décidé de nous exprimer collectivement.

Citoyennes et citoyens de la République française, nos conceptions
philosophiques, nos opinions politiques, nos références culturelles, nos
rapports à la religion sont divers.
Descendant-e-s de longues lignées d¹hommes et de femmes persécutés,
méprisés, bannis, pourchassés depuis des siècles, nous luttons contre toute
forme de persécution, d¹oppression, comme nombre de nos parents l¹ont fait
avant nous.
Nous sommes filles et fils de cette République française, qui, dès son
origine, a accordé la citoyenneté aux Juifs. Nous nous réclamons de ses
valeurs.. La position de chacune et chacun d¹entre nous face à l¹héritage
juif est diverse, mais le souvenir de l¹extermination, la conviction qu¹elle
n¹appartient à personne, qu¹elle ne peut justifier aucun nationalisme, nous
font un devoir de parler comme nous le faisons.

Certains d¹entre nous ont pour Israël un attachement particulier que
d¹autres ne partagent pas, d¹autres récusent le principe même du projet
sioniste.

Nous considérons cependant tous que, né dans les conditions historiques
laissées par les ruines du fascisme hitlérien, le peuple israélien a droit à
un État aux frontières sûres et reconnues, dans le cadre des résolutions de
l¹ONU.
Mais nous n¹autorisons ni l¹État d¹Israël, ni les institutions qui, en
France, prétendent représenter les citoyens juifs, à parler en leur nom.
Nous nous révoltons contre l¹oppression coloniale dont souffrent la
Palestine et les Palestiniens du fait du gouvernement d¹Israël. Nous ne
croyons pas que l¹on combatte l¹antisémitisme en laissant les Israéliens
devenir un peuple d¹oppresseurs. Il n¹y a paix et avenir pour le peuple
israélien que dans une coexistence pacifique et loyale avec le peuple
palestinien. Nous soutenons tous ceux qui, en Israël, en Palestine et
ailleurs, ¦uvrent courageusement pour la paix, pour la justice, pour
l¹égalité des droits, contre la politique criminelle de M. Sharon.

Nous constatons la montée en puissance de l¹idéologie de l¹extrême-droite
israélienne au sein de forces politiques françaises. De nombreux démocrates
(parmi lesquels de nombreux juifs), sont victimes d¹intimidations : ils se
voient accusés d¹antisémitisme, au seul motif qu¹ils combattent la politique
menée par le gouvernement israélien ou réclament le respect par Israël des
résolutions de l¹ONU, des engagements pris à Oslo.

Que cherche-t-on en pratiquant ces amalgames monstrueux? Que cherche-t-on en
multipliant les agressions verbales et les menaces physiques contre ceux,
Juifs ou non, qui exercent leur responsabilité de citoyens en condamnant
publiquement la politique israélienne actuelle? Que cherche-t-on en donnant
au judaïsme confisqué un visage repoussant?

Nous refusons le jeu de l¹actuel gouvernement israélien qui, pour renforcer
son potentiel d¹expansion, cherche à accroître l¹immigration en Israël, et
s¹accommode des résurgences de l¹antisémitisme.

L¹antisémitisme d¹aujourd¹hui a certes ajouté une dimension à l¹abject en
qualifiant les atrocités nazies de « détail de l¹histoire ». Mais certains
d¹entre nous pensent qu¹à l¹inverse, soutenir qu¹il n¹y a d¹autre crime
contre l¹humanité que l¹extermination des Juifs par les nazis, c¹est nourrir
les sources même du négationisme ; nous ne réclamons aucun privilège pour
les Juifs en tant que victimes : nous nous dressons contre toute oppression.
La politique israélienne actuelle n¹a certes pas pour but l¹anéantissement
physique du peuple palestinien, mais plusieurs d¹entre nous se demandent si,
prise dans son ensemble, ses inspirateurs et ses exécutants ne relèveraient
pas de la Cour Pénale Internationale.

Quant aux attentats-suicide organisés par les groupes terroristes
palestiniens contre les civils israéliens, ce ne sont pas seulement des
actes monstrueux ; ceux qui les trament, envoyant à la mort de jeunes êtres
en spéculant sur leur désespoir, sont à nos yeux, comme à ceux de nombreux
dirigeants palestiniens, des ennemis - et non des alliés dévoyés - du
rétablissement des droits fondamentaux du peuple palestinien. Nous
condamnons les forces palestiniennes opposées à l¹existence d¹Israël.
De même, notre solidarité avec le peuple palestinien ne nous entraînera
jamais à la moindre collusion avec ceux dont la sollicitude pour la
Palestine n¹a comme ressort que la haine des Juifs.

Il reste que :

le peuple palestinien a des droits imprescriptibles sur une terre occupée
aujourd¹hui par les forces armées du plus surarmé des États du
Proche-Orient.

le peuple palestinien a le droit imprescriptible d¹y fonder, dans les
conditions garanties par la Charte des Nations Unies, l¹État de son choix.

le peuple palestinien a des droits imprescriptibles sur la ville de
Jérusalem, capitale à partager.

le peuple palestinien a le droit de voir ses exilés et ses réfugiés choisir,
dans des conditions à négocier, entre un retour viable sur la terre de leurs
ancêtres et une juste indemnisation.

Tout ce qui s¹oppose à la réalisation de ces droits nourrit la guerre sans
fin, les atrocités, la haine.

Parce que le siècle a connu l¹effondrement de systèmes violemment
oppressifs, nous croyons possible et nécessaire l¹établissement d¹une paix
juste et durable au Proche-Orient.

Devant la montée des menaces intégristes, chauvines, communautaristes,
racistes et antisémites, devant les ingérences criminogènes,
antidémocratiques, de la droite israélienne dans la société française, nous
voulons faire entendre, obstinément, la voix de Français juifs, ou d¹origine
juive, qui soutiennent les idéaux de démocratie, de liberté, d¹universalité
des droits humains et des droits des peuples.

/////////////////////////////

 Article sous copyright mais recopié à cause de la longueur du lien qui peut
le rendre invalide
http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=societe/20060220.OBS7387.html&h
ost=http://permanent.nouvelobs.com/
    
    
L'AFFAIRE DU "GANG DES BARBARES"

Les déclarations de la mère
d'Ilan Halimi

Voici la traduction française de l'article publié lundi 20 février par le
journal israélien Haaretz sous le titre "Antisémitisme / 'Si seulement nous
avions répondu au téléphone' ", où s'exprime la mère d'Ilan Halimi, le jeune
juif parisien qui a été enlevé, torturé et assassiné par le "gang des
barbares".

PARIS - La mère de Ilan Halimi, le jeune Parisien Juif de 23 ans qui a été
enlevé, torturé et assassiné par un gang dans la banlieue de la capitale,
accuse la police d'erreurs qui ont conduit à la mort de son fils. Elle a
révélé à Haaretz hier [dimanche 19 février, NDLR], que la police a demandé à
sa famille d'ignorer les tentatives du gang pour entrer en contact avec eux,
durant cinq jours cruciaux, après lesquels Ilan a été retrouvé proche de la
mort à l'extérieur de Paris. Elle accuse également la police d'ignorer les
motivations antisémites de cet acte dans le but de ne pas aliéner les
Musulmans.
"Si Ilan n'avait pas été Juif, il n'aurait pas été tué", affirme-t-elle.
Les amis et les parents sont venus au domicile de la famille dans le 12e
arrondissement pour adresser leur condoléances.

Ilan vivait dans l'appartement avec sa mère Ruth et ses s¦urs Yaël et
Anne-Laure; leur père ne vivait pas avec eux.
La famille a quitté le Maroc pour la France voici vingt-cinq ans. Ruth
assure qu'Ilan avait récemment commencé à parler d'immigrer en Israël.
"Il voulait juste travailler un peu pour économiser de l'argent pour le
voyage", dit-elle la voix brisée.
La Communauté juive de Paris est toujours sous le choc de l'enlèvement et du
meurtre d'Ilan Halimi, qui a débuté lorsqu'un gang a envoyé une séduisante
jeune fille pour l'entraîner à un rendez-vous.
"La dernière fois que j'ai vu mon fils, c'était vendredi 10 février, juste
avant qu'il ne parte pour son rendez-vous", a expliqué Ruth. "Il voulait
sortir avec des amis mais ils ont annulé, alors il a décidé de sortir avec
cette femme. Dans la nuit de samedi, il a appelé et nous a dit qu'il avait
été kidnappé et il nous a demandé de vérifier notre e-mail",
continue-t-elle.
La famille a trouvé une image scannée d'Ilan, les yeux couverts et un
pistolet pointé sur sa tête.
"Le message disait, '450.000 euros ou appelez les pompes funèbres'" explique
Yaël.
La famille a alors contacté la police, qui a placé des officiers devant leur
maison et a commencé son investigation. Durant trois semaines, les
kidnappeurs ont négocié avec Ruth, avec le père d'Ilan, avec une ancienne
petite-amie et avec des personnalités de la communauté juive. Ils ont
utilisé des e-mails et leur téléphone mobile, ce qui a conduit la police à
eux, mais ils ont échappé à la capture.
"Huit jours avant qu'Ilan ne soit tué", révèle Ruth, "la police a essayé
d'arrêter l'un des suspects dans un cyber-café mais ils ont été incapables
de l'attraper". Selon la s¦ur d'Ilan, le suspect a prévenu ses complices que
la police se rapprochait d'eux.
Ruth assure que la police a demandé à la famille d'arrêter de communiquer
par téléphone avec les kidnappeurs pour les obliger à recourir aux e-mail.
"Cinq jours avant qu'Ilan ne soit retrouvé mort, la police nous a dit 'ne
répondez pas au téléphone, ne répondez pas aux messages écrits'. Nous avons
eu des dizaines d'appel et nous les avons ignorés. Jeudi, ils ont retrouvé
Ilan mort."
Les membres de la famille d'Ilan s'en veulent d'avoir écouté la police.
"Peut-être que si nous avions répondu au téléphone, Ilan n'aurait pas été
assassiné, disent-ils.
La famille d'Ilan exprime également sa colère contre le refus de la police
de reconnaître les motivations antisémites de ce crime.
"Nous leur avons dit qu'il y avait eu au moins trois tentatives
d'enlèvements de jeunes Juifs", affirme Ruth, "mais ils ont insisté sur le
fait que les motivations étaient purement criminelles."
"Ils craignent de relancer la confrontation avec les Musulmans", affirme
l'oncle d'Ilan.
"Nous savons qu'il y a quelques mois, une jeune fille juive de 16 ans a été
kidnappée", affirme la famille, "mais les parents ont décidé de ne pas aller
voir la police et ont payé une rançon de 100.000 euros".
Les Halimi affirment qu'ils n'avaient pas une telle somme.

(Article traduit par la rédaction du Quotidien Perm@nent nouvelobs.com)
© Le Nouvel Observateur



 
 
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