Louise Desrenards on Fri, 30 Jun 2006 19:52:26 +0200 (CEST) |
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Re: [nettime-fr] Perf ReRe |
On 30/06/06 16:52, "Yann Le Guennec" <[email protected]> probably wrote: > > Sauf que la relation ou non de salariat n'a rien à voir avec le fait de se > denommer directeur ou autre, ni avec les statuts prétendus des > protagonistes. Cette relation de salariat ne s'évalue qu'à la lumière du > **lien de subordination** effectif qui peut être mis en évidence par des > conditions d'exercice de faits (horaires, lieux de travail, ordres donnés > par l'employeur, controle de l'execution,..) . Sauf que dans une association se rémunérer comme directeur autrement que sous forme de salaire est répréhensible par la loi et peut mener en prison. Donc le raisonnement logique du liquidateur est juridiquement hémiplégique. D'où l'incompétence des instances de recours pour juger d'un tel cas. D'autre part, si vous ne connaissez pas d'autres directeurs, n'étant pas des fonctionnaires, qui ne soient pas leurs propres subordonnés en matière de travail, alors c'est que vous ne connaissez que la réalité de l'administration et des fonctionnaires, ou des salariés comme esclaves. Voilà de quoi désigner la France idéale de ceux qui tiennent des raisonnements béton excluant toute autre condition que celle qu'ils connaissent par leur propre expérience. Cette France là, je la crains autant que celle du néo-libéralisme, tellement elle est étriquée et aspire à une société conformiste d'un clonage social exclusif. Or quel est donc le lien de subordination hiérarchique d'un gérant salarié de sa propre entreprise ? Que dire des PDG de SA ? Dites moi donc quel lien de subordination assigne leur condition de salariés ? Une SA a un commissaire aux comptes qui supervise le respect de la bonne règle des dépenses, et des bilans, mais ce n'est pas un supérieur hiérarchique et jamais un commissaire aux comptes n'a contesté le salaire d'un PDG : justement parce que c'est un salaire, régulier, fixe, etc... Un PDG peut avoir recours au chômage, si je ne m'abuse. Et ne me racontez pas qu'il pointe. Un gérant de SARL (ou même de SAS) présente un cas légèrement différent ; il n'a pas de supérieur hiérarchique, (ni même un gérant salarié de EURL). Ce statut cadrant la plupart du temps le chef d'entreprise salarié de sa propre entreprise permet de déduire des bénéfices ces salaires, (les gérants sont imposés sur le revenu comme n'importe quel salarié) mais les expose d'ailleurs à tous les risques, sans les dépourvoit pas de l'assurance des chef d'entreprise qui palie à l'absence d'assedic, dès lors qu'un dépassement d'un an d'exercice depuis la création de l'entreprise est prescrit avant la liquidation. Ce n'est pas le cas d'un cadre hiérarchique supérieur d'une association ; n'étant pas dans la responsabilité civile du gérant mais uniquement dans la responsabilité de l'activité (puisqu'il y avait d'autre part un président non salarié au CICV, garant non de la supériorité hiérarchique mais de l'engagement éthique de l'association), il a accès au recouvrement des assedic. Vous avez un raisonnement logique systématique extrêmement étroit dans la vision d'une réalité étroite des différentes conditions du travail en France. > > >> Le problème vient de ce que soudain on lui dénie la réalité de son >> salaire sous couvert qu'il n'aurait rien produit. > > ce n'est pas le fait qu'il y ait eu versements de salaires qui est contesté, > ni la réalité d'une production, c'est la réalité de la relation salariale > entre employeur et employé, qui est en principe un préalable au versement du > salaire, et non l'inverse. Ce ne sont pas les fiches de salaires qui > prouvent la relation de salariat, mais les conditions de fait du **lien de > subordination**. > > Donc, ce qui cherche à être mis en evidence par ceux qui contestent le > statut de salarié dans cette histoire, c'est l'**insubordination** de PB. > Lorsqu'on est **insubordonné**, on ne peut pas être salarié. En tant qu'insubordonné, dans ces conditions hémiplégiques du casz particulier d'une association où un directeur ne peut recevoir d'autre mode de rémunération que salarié, qu'on lui rétrocède, comme il dit plusieurs décennies de cotisations aux assedic. > >> Ce qui n'est même pas un cas de jurisprudence d'un salaire prescrit qui a >> été déclaré et taxé de charges sociales diverses et multiples en temps >> voulu, d'ailleurs les consultants et tribunaux se déclarent incompétents >> pour juger les recours. On peut les comprendre... > > encore une fois, le versement des taxes ne prouve rien. C'est une > conséquence, pas un préalable. Le préalable c'est l'indépendance d'une association et le mode de rémunération légal des leaders de l'association. >> S'il a eu des fiches de paye et a cotisé aux charges sociales et à la >> caisse des assedic comme salarié, c'est du jamais vu de dire que cela >> n'est pas une réalité, quand c'est, avec la preuve des talons patronaux >> des fiches en main, la stricte réalité du contraire ; alors soudain on ne >> sait d'où, voici qu'on dit que comme il n'a jamais travaillé fait, donc >> il n'avait pas lieu de revoir salaire : donc il n'avait pas à être >> salarié. > > Non, le raisonnement n'est pas celui-là. Le raisonnement est spécieux ; il y a mille vérités d'une même situation ; tout dépend le point de vue. Si celui du liquidateur était correct et exhaustif, aucun tribunal ne se déclarerait incompétent pour juger un recours. Le point de vue du liquidateur et son raisonnement A POSTERIORI de ses premières considérations (habituelles) sont arbitraires dans un cadre de conformité soudaine avec la signature de cinq inspecteurs du ministère de la culture chacun sous un rapport allant dans ce sens, pour l'édifier. > >> D'où le texte de JM Bruyère déclarant en miroir : si Pierre n'a rien fait >> c'est que le CICV n'a jamais existé... > > Et cette déduction est criticable, car l'insubordination ou la subordination > présumées de PB envers l'employeur ne disent rien quant à la réalité du CICV > et de ce qui y a été produit. C'est ce qu'on pourrait appeler un amalgame. La proposition de JM Bruyère est un saut qualitatif en miroir critique de la situation. Ce n'est pas une formulation juridique. C'est une hyperbole ironique. Il reste que cette hyperbole repose sur la réalité juridique de l'activité, du poste et du mode de rémunération dans le contexte légal des associations sous la loi de 1901, occupés par Pierre Bongiovanni au CICV, en France. > > http://fr.wikipedia.org/wiki/Amalgame_s%C3%A9mantique Ne me parlez pas de wikipedia quand on sait aujourd'hui à quel point c'est en partie de la désinformation ! Maintenant je vais vous dire que le raisonnement en référence de certains points de doctrine du liquidateur ne sont pas relatifs à la question de la subordination, artifice dont il se sert pour justifier sa seconde décision, mais tout simplement cherchant à rabattre la direction de Pierre Bongiovanni dans le cadre d'une association, au modèle civil du gérant de SARL, qui en effet ne peut recourir au recouvrement des assedic. Ici est une perversion gravissime, du raisonnement du liquidateur, qui reviendrait à créer une jurisprudence d'application de la réglementation des gérants de SARL à un directeur d'association. Ce qui reviendrait d'autre part à déchoir de tous ses droits civils et civiques, Pierre Bongiovanni, dans un cadre légal incompatible avec celui de l'organisation adoptée. Mais de plus qui mettrait les directeurs d'association en danger de devoir assumer une activité responsable, rémunérée ou non rémunérée, dans le cadre d'une association. C'est toute la pénalisation par jurisprudence des associations en général qui en découlerait. Profondément je pense que tous les fondateurs et animateurs d'associations, qu'ils soient salariés ou non salariés (je veux dire qu'ils en perçoivent une rémunération ou aucune) devraient d'urgence se solidariser avec Bongiovanni pour empêcher l'exécution de cette innovation : strictement abusive, de la loi sur les associations, dont je rappelle qu'elles n'ont pas mission de faire de l'argent, bien au contraire, tandis que les SARL ont mission responsable d'en faire (industriellement ou commercialement). Si ce cas peut s'appliquer en transgressant la loi des associations pour intégrer celle des SARL, demain nombre de responsables actifs d'associations devront rendre des comptes financiers de leurs activités non lucratives à l'État attribués de responsabilités civiles qui pénaliseront de l'enjeu lucratif des SARL la charge des associations qui n'en ont pas le droit, (faites pour assurer des services donc dépenser leurs crédits), lorsqu'elles emporteront des débits. > > à moins que l'insubordination et/ou la subordination incorporées dans un > directeur ne soient au ceur des oeuvres produites dans le contexte de cette > direction... ça mérite réflexion... L'oeuvre de curateur est une production cognitive et un service insubordonnés (puisque dirigeants) mais ils ne sont pas des responsables civils ; ils sont des responsables d'industrie. Ou d'activité, salariés avec recouvrement des assedic prévu implicitement et explicitement par leur statut, ou non rémunérés. > > > a+ > yann > > < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/sympa/info/nettime-fr <> Contact humain : [email protected]