Louise Desrenards on Mon, 24 Jul 2006 19:41:11 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] Paris numérique, Paris lyrique?et carte postale |
Contrepoint de ma critique de la municipalité, ici est un excellent article de Franck Ancel sur le Paris Numérique, qu'il a envoyé sur nettime-fr-raw.newmorning et sur olalaparis, qui me paraît destiné à de plus larges audiences donc je le re-poste en francophonie et en anglophonie.. où il évoque aussi l''autre Paris, qui sera toujours Paris, celui que les touristes arpentent, et qu'avec eux, en cette saison, je dévore des yeux, depuis lequel je lui réponds, en carte postale... Ici tout notre intérêt, et notre amour, pour Paris. L. Citation intégrale : /////////////////// Paris lancée dans un lyrisme électronique Le 4 juillet dernier, Monsieur Bertrand Delanoë, Maire de Paris, lance une impulsion pour donner un "statut de capitale numérique" à sa ville, après le récent lancement à San Francisco par Google d'un réseau WiFi. Dans un élan parallèle, tel un poème visuel, le Centre Georges Pompidou vient d'inscrire WIFI avec des ondes dessinées sur son parvis. Le Palais de Tokyo expérimente depuis quelques mois, du WIFI ART, plus conceptuel que concret, en partenariat avec la société Ozone. Il y a presque dix ans, j'ai assisté en tant que l'un des rares français présent à l'inauguration officielle, à l'ouverture du plus grand bâtiment dédié aux arts technologiques en Europe, le ZKM à Karlsruhe en Allemagne. Aujourd'hui, sans pour autant être convaincu des actuelles programmations de cette institution, j'observe les traveaux d'EMPAC à New York, comme l'un des futurs lieux dédiés aux créations électroniques et numériques, toutes disciplines confondues, à l'ére du tout digital. Toujours dans cette ouverture aux technologies, la Mairie de Paris programme aussi la rénovation de la Gaité Lyrique comme le pôle d'une autre tentative d'inscrire dans la ville, un centre culturel en phase avec les arts électroniques. Pourtant, ce n'est certainement pas l'architecture seule, à l'heure du virtuel, qui sera la réponse à la construction de sites contemporains, pour accueillir l'originalité, la sensibilité et l'intelligence créative. Il y a donc une certaine contradiction à ouvrir d'un côté des réseaux sans fil entre les murs, et de l'autre, juste à moderniser d'anciens bâtiments. Ce que les architectes, urbanistes et autres designers construisent déjà un peu partout sur la planète, en réponse aux flux des oeuvres médiatiques, est en parfaite opposition avec cet état statique. Dès maintenant, participons à un mouvement qui impulse ce qui doit décloisonner et non enfermer nos corps. Que ce soit dans le tissu urbain, le réseau global ou des centres d'arts. Aussi, l'autre grand projet dédié aux arts "vivants" de la Mairie de Paris est actuellement sur le point de voir le jour dans des anciennes "Pompes Funèbres" au 104 rue d'Aubervilliers. Là, un nouveau doute risque de s'installer sur son utilisation à venir si loin de la Gaité Lyrique. Toutes ses disciplines interagissent désormais avec des technologies, tant dans la production que la représentation, des logiciels et autres outils novateurs qui ont été pour certains orchestrés sous licences IRCAM. Mais comme les réseaux informatiques indépendants, avec ou sans WIFI, des logiciels et des pratiques plus libres débordent actuellement les territoires physiques. Depuis quelques années, en ce qui concerne l'Etat français, les financements tournés vers ces créations émergentes autour du numérique sont à la baisse et aucun bilan réel ne semble avoir été tiré. Si ce n'est une mise en ligne de quelques exemples des réalisations labellisées DICRéAM dépendant du CNC, au Ministère de la Culture. Ne parlons pas des festivals et autres espaces culturels dits multimédias qui se consacrent volontairement à l'intégration des nouvelles technologies comme un simple phénomène de mode. Après les Maisons de la Culture voulues par André Malraux au siècle dernier, devrons-nous maintenant attendre d'hypothètiques espaces bardés de technologies dans des lieux fermés sur eux mêmes d'un côté, et de l'autre, des rues connectées en temps réel à l'internet, pour habiter les villes de demain ? Le réseau planétaire informatique et ses inter-connexions aux limites de l'universelle, pour ne pas dire du cosmos, demande à poser des passerelles et des enjeux un peu plus fondamentaux qu'un beau copier/coller entre des villes ou autres expériences internationales. L'intégration pour tous des technogies et des sciences est une évidence de plus en plus quotidienne pour nos corps et nos cerveaux. Aujourd'hui, l'on peut donc se féliciter de l'initiative d'une capitale historique et politique comme Paris pour s'engager dans cette voie. Mais demain, à partir de quelles orientations et directions pourra-t-on créer du sens symbolique et des interfaces originales, entre ses habitants et les créateurs du futur, dans un esprit de liberté, d'entreprise et d'imagination ? La réponse n'est certainement pas dans ces quelques lignes. Elles portent juste un regard interrogatif sur ce pari lancé pour un lyrisme électronique dans Paris. Car tout reste apparement à être inventé autrement, vers ce que nous imaginons déjà comme une époque "Mobile Wireless Digital". Franck Ancel, Paris, le 14 Juillet 2006. http://franck-ancel.com pratiques et théories d'un processus créatif face aux technologies planétaires. Prochaine communication le 9 août 2006 dans la Silicon Valley aux USA : "de la Scénographie au Réseau Planétaire pour Shanghai 2010" lors d'ISEA06 à San José. http://01sj.org/content/view/675/152 Suite à la clôture fin 2005, d'un cycle de "5 communications pour 5 continents" par une première mondiale sur internet, depuis un avion en vol entre Munich et Shanghai via une connexion WIFI satellitaire. ///////////////// Remerciement en carte postale : //////////////////////// Merci Franck pour cette contribution comparée du Paris numérique dans le plus large environnement, ce qui ouvre les yeux sur le difficile déplacement de la ville... Evidemment, quand le "grand Paris touristique" a été prévu comme un parc d'attraction historique, sous Mitterrand, c'est une installation matérilelle rigide de la ville qui s'est imposée comme si elle devait rester éternelle... pendant un siècle de plus. Au fond, une ville lourde à traîner... chère à habiter dans tous les sens du terme : celui au coin du coeur, celui du coût de la vie, celui de la polution, celui de la santé, celui de la mobilité. Mais qu'elle est belle en reflets dans le fleuve, ce soir caniculaire, toute éclairée de monuments flottants dans le ciel indigo. La tour Eiffel scintille. La Seine coule, sous le pont Mirabeau. Un américain a gagné le Tour à Paris. 22 heures, les fontaines Gershwin applaudissent encore en cascades, sur la place de la Concorde. Les allées de terre talonnée des Tuileries, ouvertes sous le feuillage jusqu'à minuit. La chambre des députés, écharpée d'un bandeau tricolore qui s'attarde, cible d'éclipse du 14 juillet, cocarde de fête interrompue. Ce n'est pas un feu d'artifice qui bombarde Beyrouth. D'un sixième, l''autre au trottoir central planté de vieux platanes, le boulevard Raspail se montant la tête parnasienne, oublie ses pieds à Saint Germain. La coupole mise à distance par la voirie en pièces détachées : raisin trop vert, venu d'ailleurs, le simulacre inaccessible derrière ses vitrines où s'affairent des fantômes calligraphes, n'est plus que ce qu'on sait de lui sans le voir : les peintures des piliers pour un repas, ou un verre de plus autrefois. Ne change pas de rive, le Sélect t'ouvre les bras, tu n'as qu'à t'asseoir, elle est toujours là, la table, du bon côté ? pas en face. Jean Eustache téléphone à Georges Bataille... Il te salue. Paris, le 23 juillet 2006, 23 heures 30. Louise < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/sympa/info/nettime-fr <> Contact humain : [email protected]