Aliette on Mon, 18 Sep 2006 05:12:31 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] Gaza, Liban, etc. à la pointe du stylo


Recension et citations :


        Je conseille de suivre les derniers Rebonds, faÃon Ãditos
criticalsecret en contes, de Pierre Marcelle qui en outre d'Ãtre plaisants
sont toujours pertinents :
http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/203797.FR.php

Voici un autre Rebonds, par le prÃsident de mÃdecins du monde France, sur
Gaza... Enfin, comme il dit qu'avec le Liban on a oublià Gaza, je crois bien
qu'avec Gaza il oublie la Cisjordanie... Et comme Ãa on est sÃrs d'oublier
les fermes de Cheba. Du coup on oublie que la prÃsence de la FINUL au Liban
n'a pas pour mission de dÃsarmer le hezbollah et au fur et à mesure qu' elle
arrive la voici qui se transforme en armÃe d'occupation, pour se nourrir de
la nouvelle Ãconomie de la terre, dÃvastÃe par IsraÃl.

Mais c'est mieux que rien, mÃme si Mahmoud Abbas oublie lui-mÃme de
nÃgocierza avec le Hamas Ãlu, parce que l'hÃroÃsme victorieux du hezbollah
libanais solidaire, qui narcissisait plus d'un homme politique ordinairement
humiliÃ, c'est dÃjà loin.

MÃme si le pape s'excuse, aprÃs la mort de la religieuse à Mogadiscio, c'est
trop tard : non ?

Enfin pour conclure sur le sujet, voici l'avant dernier texte de Uri Avnery
publià dans Gush Shalom et traduit dans France Palestine, parce qu'au fond
Ãa nous donne un avant goÃt des French prÃsidentielles ?

Bye,
A.

*****************************************
http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/204512.FR.php
Une population ÃpuisÃe, un systÃme de santà qui ne cesse de se dÃgrader, une
Ãconomie effondrÃe. Il faut agir.

Redonner de l'espoir à Gaza
Par Pierre MICHELETTI


Le conflit du Liban a provisoirement occultà la situation dans les
Territoires palestiniens, Ã Gaza en particulier. En six mois, entre
l'embargo ayant suivi la victoire du Hamas en janvier et la reprise en juin
des incursions israÃliennes, avec leur cortÃge de victimes civiles, le
processus de paix a volà en Ãclats en mÃme temps que se sont dÃtÃriorÃes les
conditions de vie et de santà des Gazaouis. La rentrÃe scolaire et
universitaire ainsi que le dÃbut du ramadan (23, 24 septembre) constituent
des repÃres à la fois concrets et symboliques. Ces ÃchÃances cristallisent
un dÃsespoir pouvant faire basculer la population sur le versant de la
violence.

Les habitants de Gaza cumulent en effet aujourd'hui un certain nombre de
vulnÃrabilitÃs. Sur une bande cÃtiÃre de 40 km par 10, coupÃe du reste du
monde, 1,4 million de Palestiniens sont rassemblÃs sur une zone qui connaÃt
l'une des plus fortes densitÃs humaines au monde (6 000 personnes au km2 en
zones habitables).

A ces facteurs dÃmographiques s'ajoute une grande prÃcarità Ãconomique. Elle
s'explique par l'impossibilità d'exporter les biens produits et, depuis
plusieurs mois, par la suspension des salaires au sein des services publics.
Il faut y ajouter l'interruption des revenus de milliers de travailleurs
qui, chaque jour, traversaient la frontiÃre pour se rendre dans des
entreprises en territoire israÃlien.

Sur le plan politique, les clivages crÃent plusieurs niveaux d'affrontement
: entre militants palestiniens et forces armÃes israÃliennes d'une part,
entre Hamas et Fatah d'autre part. Depuis peu, des antagonismes au sein mÃme
de chacun des mouvements politiques palestiniens ont vu le jour. Tous ces
groupes sont par ailleurs fortement armÃs.

Enfin, sur le plan des conditions de vie et de santÃ, la situation de la
population de la bande de Gaza a subi une trÃs forte dÃgradation. Les
Ãquipes de MÃdecins du monde au cours d'un travail d'enquÃte rÃalisà avant
la reprise des affrontements le 28 juin, puis quelques jours aprÃs, ont
ainsi mis en Ãvidence la dÃgradation rapide de l'accÃs à l'eau, de l'accÃs Ã
l'alimentation, des conditions d'accÃs aux soins. On assiste, dans ce
contexte, à l'omniprÃsence dans la population gÃnÃrale de signes liÃs à la
souffrance mentale des habitants.

Le constat à Gaza aujourd'hui est donc le suivant : une population ÃpuisÃe,
un systÃme de santà qui ne cesse de se dÃgrader au fil des mois, un pouvoir
Ãconomique qui s'est effondrà et des infrastructures vitales qui sont en
grande partie dÃtruites.

Il est pourtant encore temps d'Ãviter le pire par un certain nombre
d'actions concrÃtes :

    Â une restauration urgente des aides financiÃres de la communautÃ
internationale dont la dÃcision est prise mais dont la mise en oeuvre rÃelle
est non effective ;
    Â un arrÃt des incursions quasi quotidiennes des forces armÃes
israÃliennes ;
    Â un arrÃt de l'envoi de roquettes sur le territoire israÃlien de la
part des mouvements armÃs palestiniens ;
    Â une rÃouverture des frontiÃres avec circulation des personnes et des
biens ;
    Â une rÃparation des infrastructures nÃcessaires aux besoins de base de
la population (eau, ÃlectricitÃ, voies de communication) ;
    Â une libÃration des Ãlus et des membres du gouvernement dÃtenus par les
IsraÃliens.

Il faut redonner un espoir à la population de Gaza. Il faut lui donner des
raisons de faire un autre choix que celui de revendications violentes. La
lÃgitime solidarità vis-Ã-vis du Liban ne doit pas servir de paravent à une
double stratÃgie de l'attentisme et de l'hypocrisie de la communautÃ
internationale vis-Ã-vis de la population palestinienne.



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Uri Avnery
Tous ses articles dans France Palestine
http://www.france-palestine.org/mot9.html



 De gauche, mais... Â
publià le vendredi 8 septembre 2006

Uri Avnery
 
Je ne pense pas que la guerre aurait atteint des proportions aussi
monstrueuses sans le soutien massif des gens  de gauche-mais  qui a rendu
possible la formation dâun consensus gÃnÃral.

UN JOUR, jâai vu un charmant sketch dans un cabaret politique : sur la
scÃne, des gens prononÃaient des phrases sans rapport les unes avec les
autres, toutes se terminant par le mot  mais Â. Par exemple :  Jâai de
trÃs bons amis juifs, mais... Â, Â Je nâai rien contre les noirs, mais... Â,
 Je dÃteste le racisme, mais... Â

Durant la rÃcente guerre, jâai souvent entendu des phrases semblables : Â Je
suis de gauche, mais... Â Ces mots Ãtaient invariablement - mais
invariablement - suivis de propos de droite.

On dirait que nous avons toute une communautà de  gens de gauche-mais Â,
qui proposent dâannihiler des villages libanais, de transformer le Liban en
un monceau de ruines, de dÃtruire sur la tÃte de ses habitants tout immeuble
oà Nasrallah est censà (ou non) sÃjourner. Et, pendant que nous y sommes, de
balayer Gaza de la surface de la terre.

Quand je tombe sur de telles phrases à la tÃlÃvision, à la radio, dans les
journaux, je suis tentà de prier : Mon Dieu, donne-moi des fascistes purs et
simples plutÃt que ces  de gauche-mais Â

SI ON ANALYSE la seconde guerre du Liban, il est impossible de ne pas tenir
compte du rÃle jouà par les gens de gauche, encartÃs ou non, pendant les
combats.

Avant-hier, jâai vu à la tÃlÃvision une interview du dramaturge Joshua
Sobol, aimable personne connue comme Ãtant de gauche. Il a expliquà que
cette guerre nous avait beaucoup apportà et chantà les louanges du ministre
de la DÃfense Amir Peretz.

Sobol nâest pas le seul. Quand le gouvernement a commencà la guerre, une
liste impressionnante dâÃcrivains lâont soutenu. Amos Oz, A.B. Yehoshua et
David Grossman, qui apparaissent rÃguliÃrement en trio, Ãtaient encore
rÃunis dans leur soutien au gouvernement et ont utilisà leur considÃrable
talent oratoire pour justifier la guerre. Ils ne se sont pas contentÃs de
cela : quelques jours aprÃs le dÃbut de la guerre, les trois ont publià une
annonce commune exprimant leur soutien enthousiaste à lâopÃration.

Leur soutien nâa pas Ãtà seulement passif. Amos Oz, Ãcrivain au prestige
littÃraire considÃrable dans le monde entier, a Ãcrit un article en faveur
de la guerre, qui a Ãtà publià dans plusieurs journaux Ãtrangers de renom.
Je ne serais pas Ãtonnà que quelquâun ait aidà à la diffusion de cet
article. Ses deux camarades ont Ãgalement Ãtà actifs dans la propagande pour
la guerre, ainsi quâune longue liste dâÃcrivains comme Yoram Kaniuk, de
diffÃrents artistes et intellectuels, vrais ou prÃtendus tels. Tous Ãtaient
volontaires pour inciter les rÃservistes à sâengager sans attendre dâÃtre
mobilisÃs.

Je ne pense pas que la guerre aurait atteint des proportions aussi
monstrueuses sans le soutien massif des gens  de gauche-mais  qui a rendu
possible la formation dâun consensus gÃnÃral, sans entendre la protestation
du camp de la paix cohÃrent. Ce consensus a emportà le parti Meretz, dont le
gourou est Amos Oz, et La Paix Maintenant, dans les meetings desquels Amos
Oz servait dâorateur principal (quand ces meetings pouvaient Ãtre
organisÃs).

Certaines personnes prÃtendent maintenant que ce groupe Ãtait vraiment
contre la guerre. Quelques jours avant la fin, le trio a publià une seconde
annonce commune appelant cette fois à son arrÃt. En mÃme temps, le Meretz et
la Paix Maintenant ont changà dâorientation. Mais pas un seul ne sâest
excusà ou nâa exprimà de regret pour son prÃcÃdent soutien aux tueries et
aux destructions. Leur nouvelle position Ãtait : la guerre Ãtait en effet
trÃs bonne, mais maintenant, il est temps dây mettre fin.

QUELLE EST la logique de cette position ?

Il paraÃt que le gouvernement a dÃcidà dâattaquer le Liban en rÃponse Ã
lâaction du Hezbollah au cours de laquelle deux soldats israÃliens ont ÃtÃ
capturÃs du cÃtà israÃlien de la frontiÃre pour servir de monnaie dâÃchange
avec des prisonniers libanais dÃtenus en IsraÃl. Dans cette action,
plusieurs camarades des soldats capturÃs ont Ãtà tuÃs et dâautres soldats
ont pÃri dans leur tank touchà par une mine alors quâils poursuivaient les
ravisseurs du cÃtà libanais de la frontiÃre.

Les IsraÃliens ont bien sÃr rÃagi par la colÃre et crià vengeance. Mais on
aurait pu attendre des intellectuels, en particulier  de gauche Â, quâils
gardent leur sang-froid, mÃme - et peut-Ãtre surtout - pendant les moments
de grande tension Ãmotionnelle. En des circonstances semblables, mÃme Ariel
Sharon a Ãvità des rÃactions extrÃmes et a conclu un Ãchange de prisonniers.

Ceux qui nâont pas eu assez de courage pour cela ( Oz  en hÃbreu signifie
force et courage), ou qui croyaient vraiment que lâaction du Hezbollah
devait recevoir une rÃaction forte, auraient pu justifier une riposte
militaire limitÃe. Sur le moment il Ãtait admissible de se joindre à ceux
qui exigeaient une telle rÃaction raisonnable. Mais dÃjà au bout de 48
heures, il Ãtait clair que la rÃaction nâÃtait pas proportionnÃe, mais
massive. Elle nâavait pas pour but dâenvoyer un message au Hezbollah et au
peuple libanais dans son ensemble pour une provocation qui ne pouvait pas
restÃe impunie. La rÃaction avait des objectifs tout à fait diffÃrents.

Au deuxiÃme ou au troisiÃme jour de la guerre, il Ãtait tout à fait clair Ã
une personne sensÃe - et les intellectuels ne se targuent-ils pas dâen faire
partie ? - que câÃtait une vraie guerre qui allait bien au-delà du problÃme
des deux soldats capturÃs. Le bombardement systÃmatique des infrastructures
libanaises a mis en lumiÃre le fait quâelle Ãtait prÃparÃe bien avant et que
son objectif Ãtait dâanÃantir le Hezbollah et de changer la rÃalitÃ
politique au Liban. Pour sâen convaincre, il suffisait dâÃcouter les
dÃclaration dâOlmert, Peretz et Halutz.

CâEST LÃ que les intellectuels se sont vraiment rÃvÃlÃs. On peut leur
pardonner leur premiÃre rÃaction. On peut dire quâils ont Ãtà emportÃs,
comme lâensemble du peuple, au dÃbut de la guerre. On peut dire quâils nâont
pas compris le contexte (accusation terrible quand elle sâadresse à des
intellectuels). Mais à partir du troisiÃme jour, de telles excuses ne
tiennent plus.

Les chefs militaires nâont pas cachà les terribles destructions perpÃtrÃes
au Liban - au contraire, il sâen vantaient. Il Ãtait clair que des
souffrances Ãpouvantables Ãtaient infligÃes à des centaines de milliers de
personnes, que des civils Ãtaient tuÃs en grand nombre, que beaucoup de gens
avaient tout perdu dans les villages et les villes qui avaient ÃtÃ
systÃmatiquement dÃtruits. En mÃme temps, de grandes souffrances Ãtaient
imposÃes à la population du nord dâIsraÃl.

Comment des Ãcrivains ayant une conscience, et encore plus des Ãcrivains Â
de gauche  ayant des conceptions humanistes, restent-ils sereins quand de
telles atrocitÃs sont commises ? Comment ont-ils pu continuer à servir la
machine de propagande de la guerre ?

Certes, les Ãcrivains ne pouvaient pas savoir que, dÃs le sixiÃme jour de la
guerre, les chefs militaires avaient dit au gouvernement que tout ce qui
pouvait Ãtre obtenu de la guerre lâavait dÃsormais Ãtà et que rien de plus
nâÃtait à en attendre (comme le retour des prisonniers, la restauration du
pouvoir dissuasif de lâarmÃe, le dÃsarmement du Hezbollah...). En dâautres
termes, que, mÃme dâun point de vue purement militaire, il nây avait aucune
raison de continuer lâhorreur - qui cependant sâest poursuivie encore 27
jours et 27 nuits. Mais si une quelconque protestation des Ãcrivains
cÃlÃbres, ou mÃme un semblant de protestation, sâÃtait faite entendre, elle
aurait conduit les dirigeants politiques et militaires à revoir leur
position. Mais une telle protestation nâa pas eu lieu.

Quand les Ãcrivains ont fini par se rÃveiller à la cinquiÃme (cinquiÃme !)
semaine de guerre et ont appelà à son arrÃt, il Ãtait trop tard. On nâavait
plus besoin dâeux. La lourde machinerie des Nations unies Ãtait dÃjà engagÃe
dans le processus de cessation des hostilitÃs.

La mort au combat du fils Uri de David Grossman, a Ãtà un ÃvÃnement tragique
des derniÃres heures de la guerre.

QUâEST-CE QUI a poussà les  de gauche-mais  à se conduire ainsi ?

On peut trouver des raisons superficielles. Il est trÃs difficile à des gens
de gauche de sâÃlever contre un gouvernement dans lequel le parti
travailliste joue un rÃle important. Il en a Ãtà ainsi en 2000, oà le
dirigeant travailliste Ehoud Barak a Ãchouà au sommet de Camp David et est
revenu avec le slogan fatal : Â Nous nâavons pas de partenaire ! Il nây a
personne à qui parler ! Â

Mais ce nâÃtait pas le cas pour la premiÃre guerre du Liban, en 1982,
puisque le Likoud Ãtait au pouvoir. Parce que, mÃme alors, les gens  de
gauche-mais Â, sous la direction de Shimon PÃrÃs et Yitzhak Rabin, avaient
soutenu la guerre. Pendant le siÃge de Beyrouth, Rabin a Ãtà reÃu par Sharon
et, debout sur les ruines, il a proposà de couper les fournitures dâeau et
de mÃdicaments à la population assiÃgÃe de la partie occidentale de la ville
(oà je rencontrais Yasser Arafat au mÃme moment). Câest seulement aprÃs la
troisiÃme semaine de guerre que La Paix Maintenant sâest joint à la
protestation contre cette guerre.

AprÃs le massacre de Sabra et Chatila, La Paix Maintenant a organisà un
meeting de protestation - rassemblement avec ses lÃgendaires 400.000
participants - à partir duquel il a fondà sa rÃputation depuis. Celui-ci a
Ãtà le point culminant du mouvement et le dÃbut de son dÃclin. Parce que,
pour garantir la portÃe de la manifestation, La Paix Maintenant a fait un
pacte, non pas avec le diable, mais avec lâhypocrisie. En reconnaissance du
soutien du parti travailliste, il a invità PÃrÃs et Rabin a Ãtre ses
orateurs principaux - en dÃpit du fait que, la veille de la guerre, tous
deux avaient rencontrà Menahem Begin et avaient demandà publiquement
lâinvasion du Liban.

MAIS IL Y A des causes plus profondes pour expliquer le comportement des Â
de gauche-mais  en temps de guerre.

Depuis le dÃbut du mouvement travailliste juif dans le pays, la gauche a
souffert dâune contradiction interne : elle Ãtait à la fois socialiste et
nationaliste. De ces deux composantes, le nationalisme Ãtait de loin la plus
importante. Ainsi lâappartenance à lâorganisation syndicale, Histadrout,
Ãtait fondÃe sur la classification ethno-nationale : un Arabe nâavait pas le
droit de devenir membre de cette organisation dont le nom officiel Ãtait Â
Organisation gÃnÃrale des travailleurs hÃbreux dâEretz Israel Â. Câest
seulement des annÃes aprÃs la fondation de lâEtat dâIsraÃl que des Arabes
furent autorisÃs à en faire partie.

Une des plus importantes tÃches de la Histadrout a Ãtà dâempÃcher par tous
les moyens, y compris la violence, lâembauche dâArabes dans des emplois qui
pouvaient Ãtre assurÃs par des Juifs. Pour cela le sang a coulÃ.

Il en est de mÃme pour la plus glorieuses des rÃalisations socialistes : le
kibboutz. Aucun Arabe nâa jamais Ãtà autorisà a en devenir membre. Ce
nâÃtait pas un hasard : les kibboutz se voyaient non seulement comme la
rÃalisation dâun rÃve socialiste, mais aussi comme des forteresses dans le
combat juif pour le pays. La crÃation dâun nouveau kibboutz, comme Hanita Ã
la frontiÃre libanaise en 1938, Ãtait cÃlÃbrÃe comme une victoire nationale.

Le mouvement des kibboutz le plus à gauche, Hashomer HatsaÃr (la base de
lâancien parti Mapam, aujourdâhui Meretz) avait une devise officielle : Â
Pour le sionisme, le socialisme et la fraternità entre les peuples Â.
Lâordre des mots exprimait lâordre des prioritÃs. Hashomer HatsaÃr nâa pas
beaucoup adorà Staline,  le soleil des peuples Â, jusquâà sa mort, mais ses
principales crÃations furent les colonies, gÃnÃralement sur les terres
achetÃes à de riches propriÃtaires terriens absents aprÃs que les fellahs
qui avaient travaillà pour eux pendant des gÃnÃrations, en eurent ÃtÃ
chassÃs. AprÃs la fondation dâIsraÃl, les kibboutz dâHashomet HatsaÃr ont
Ãtà implantÃs sur les terres des rÃfugiÃs et les terres expropriÃes des
propres citoyens arabes dâIsraÃl. Le kibboutz Baram est Ãtabli sur le site
du village Biram, duquel les habitants arabes furent expulsÃs aprÃs la fin
des combats en 1948. Beaucoup de sionisme, trÃs peu de fraternità entre les
peuples.

Dans toutes les vraies Ãpreuves, cette contradiction interne de la  gauche
sioniste  (comme ils aiment sâappeler eux-mÃmes) devient Ãvidente. Câest la
racine de la double personnalità des  de gauche-mais Â.

Quand les canons grondent et que les drapeaux sont hissÃs, les  de
gauche-mais  se mettent au garde-Ã-vous et saluent.



Article publià en hÃbreu et en anglais le 7 septembre 2006 sur le site de
Gush Shalom - Traduit de lâanglais  Left, But...  : SW
**********************************

Mais depuis il y a un nouvel article, du 16 septembre donc pas encore
traduit : Help! Peacemongers!
http://zope.gush-shalom.org/home/en/channels/avnery/1158452258

Quant à moi je ne traduirai pas plus que le titre, en attendant que nos amis
le fassent bien mieux de tout le texte : Au secours Marchands de paix !

(un paradoxe en quelque sorte que la paix arrivant en post prod aprÃs la
guerre, n'en fonde pas de nouvelle ?)




 
 
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