bricomusik on Fri, 20 Jul 2007 01:58:13 +0200 (CEST)


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[nettime-fr] A propos de la confusion libre/gratuit/no copyright


Reponse à Antoine Moreau sur la confusion entre libre, gratuit et no-copyright.
(J'mexcuse au passage aupres de ce dernier d'avoir fait la boulette de renvoyer
vers la liste publique pour y répondre un message à lui qui était une réponse à
un message de la liste mais qu'il m'avait envoyé en privé...)
Fuzzkhan.
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Effectivement depuis le debut il y a des ambigüités sur les notions de "libre",
"gratuit", et  "no-copyright". 
Le libre n'est pas forcément le gratuit, de même de que le no-copyright n'est
pas une license libre ou  même que toutes les licenses dites libres ne sont pas
copyleft ou en tout cas sont discutables pour bcp  de gens, notamment certaines
CC et la license art libre aussi, qui bien que largement utilisée n'est pas 
assez libre pour certaines personnes...

C'est vrai qu'il ne serait pas inutile de clarifier tout ça de notre point de
vue, en tout cas pour la  compile.
La démarche du don à l'étalage est un procédé "interstitiel" de fait
(l'insertion dans des espaces volés  au commerce), et par "philosophie" c'est
"no-copyright" à la base, parceque se foutant des rêgles de  l'industrie du
disque en pratiquant allègrement le sampling. 
C'est un procédé (le don à l'étalage) qui sert à militer pour la gratuité de la
musique et pour sa  liberté de circulation. 
Gratuité du support physique qui est distribué, à petite echelle et fait à la
maison (c'est important la  notion D.I.Y), et qui appelle logiquement la
gratuité du format numérique en téléchargement et en lien  sur internet depuis
le début des actions en france (2003 ouai ça remonte...). Sur ce point du 
téléchargement on est forcément en lien avec le monde du libre en général, qui
lui même est en lien ou  même dérive, descend du "no-copyright" (ya qu'à voir
les americains de negativland qui s'impliquent dans  les CC, ce sont eux qui
ont lancé un don à l'étalage en 1998 aux états unis avec une compile vraiment 
irrespectueuse du droit d'auteur...).

Mais pour autant le "no copyright" est assez éloigné des licenses libres sur un
point fondamental qui ne  t'aura pas échappé puisqu'il nie le respect de la
propriété fondamentale d'une oeuvre telle qu'elle est  définie par le droit
juridique, en se permettant une utilisation illimité, souvent irrévérencieuse,
souvent aussi d'oeuvres non sous license libres mais plutôt sous copyright pur
et dur.  
Musicalement on est en plein dans l'histoire émouvante et passionnante du
sampling, du mash-up et du  remix (notamment le début du hiphop, du dee-jaying,
du scratch, mais aussi de la Techno, la drum'n'bass et	la jungle des
free-parties et des petits labels underground, les musiques électroniques qui
reprennent  aussi des samples de films ou des thême connus pour les subvertir,
et puis plus récemment la "bastard pop"...).

En théorie donc, dans le droit tel qu'il existe dans le capitalisme, la
paternité d'une oeuvre musicale, ou sa paternité concédé à des sociétés
(maisons de disques) devrait être son identité intrinsèque.. Puis, ce sur quoi
diffère les licenses libres ou copyleft et le copyright  traditionnel c'est sur
les droits que concède l'auteur aux utilisateurs: droit de jouer la musique,
droit de copie, droit de distribution, droit de modification...

A ce stade de la réflexion nombre de défenseurs des licenses libres ne
manqueront pas de faire remarquer  justement que sur terre il y a des "bons
utilisateurs" de la musique, et des "pirates".
Thême présent aussi bien dans le monde des hackers (je sais que je ne t'apprend
rien), où traditionnellement ceux qui  construisent (les hackers) dénigrent
ceux qui détruisent (les crackers). Crackers que Eric s. Raymond  traitera de
"paresseux, irresponsables et pas très brillants" (traduction française de "How
to become a hacker"). Et si Eric S. Raymond ne fait pas l'unanimité chez les
hackers à cause de ses positions libertariennes (libertaire capitaliste) et
pro-armes à feux, en tout cas la dualité construction/destruction est présente
dans le mileu de la programmation informatique. Mais ce qui peut se justifier
dans le contexte de programmes etudiés et développés avec une finalité
fonctionnelle et utilitaire n'est pas comparable dans la musique, qui a par
définition une notion de diffusion et d'altération, même si'l y a des codes et
des programmes (grilles), des séquences etc... 
Moi je me définis clairement comme pirate au sens industriel, pirate
"interstitiel" sur un plan plus large, et simplement joueur (ludique) au niveau
musical (j'aurai pu dire hacker musical -voir aussi le scratch k7- mais là tout
se complique...)

Enfin pour en revenir à l'appel à participation à la compilation "dons à
l'étalage" il est clair qu'on va mélanger des gens et des morceaux autant sous
licenses libres que anti-copyright. Les gens que l'amalgame dérangerait
pourront s'abstenir, les autres seront les bienvenu-e-s, ya pas de raison
d'être sectaire ...et allez un smiley tout pourrit>  ;)
En clair la compilation sera étiqueté "gratuite et libre".

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