Louise Desrenards on Wed, 22 Oct 2014 04:42:11 +0200 (CEST)


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[Nettime-fr] Correction des dates Re: Octobre franÃais : 1961, 1965, 2014 -- vers 2015


DÃsolÃe, la copie de la prÃface a Ãtà faite avant la correction des dates :

"Mais câest de la nuit du 17 au 18 octobre 1961, alors que la guerre dâAlgÃrie touchant à son terme nâÃtait pas encore conclue, que nous parlerons principalement dans lâarticle suivant, dont la premiÃre publication cÃlÃbra le cinquantenaire, en 2011." Version OK

C'est en 2001 que Delanoà apposa la plaque commÃmorative sur le retour du parapet du pont Saint-Michel au quai du marchà neuf (et non pour le cinquantenaire en 2011, qui donna lieu aux productions artistiques et documentaires et à la publicaiton en salles, enfin, du film "Octobre à Paris")

et en 2002 que Mension / Violet dÃfile en arborant la photo du graffiti.




2014-10-22 3:36 GMT+02:00 Louise Desrenards <[email protected]>:


Octobre en FranceÂ: les pogroms racistes et le massacre de la population algÃrienne sous le prÃfectorat Papon à ParisÂ

Pour mÃmoire en ces temps incertains

vendredi 17 octobre 2014, par Dionys Mascolo, Jean Texier, Les policiers rÃpublicains (1961), Louise Desrenards, Maurice Blanchot
(Date de rÃdaction antÃrieureÂ: 21 octobre 2011).


PrÃface

Tristes anniversaires dâoctobre à Paris, impacts mÃtropolitains des sombres heures coloniales et post-coloniales de la RÃpublique franÃaise.

Le 29 octobre sera la commÃmoration de la disparition en 1965, avec la complicità de la police parisienne, sous lâinformation du Ministre des armÃes Pierre Messmer, de Mehdi Ben BarkaÂ[1], personnalità marocaine professeur et chercheur en mathÃmatiques, prÃcepteur des enfants royaux, et nÃanmoins activiste rÃvolutionnaire, co-fondateur avec Che Guevara, Ahmed Ben Bella, Salvador Allende, Hà Chi Minh, AmÃlcar Cabral, Douglas Bravo, de la ConfÃrence TricontinentaleÂ[2].

Mais câest de la nuit du 17 au 18 octobre 1961, alors que la guerre dâAlgÃrie touchant à son terme nâÃtait pas encore conclue, que nous parlerons principalement dans lâarticle suivant, dont la premiÃre publication fut contemporaine de la reconnaissance du massacre par le maire de Paris, Bertrand DelanoÃ, qui apposa une plaque au Pont Saint Michel du cÃtà de la prÃfecture de police, lors du cinquantenaire du terrible ÃvÃnement, en 2011.

Cette nuit de sinistre mÃmoire fut caractÃrisÃe par un crime massif dâÃtat contre les algÃriens de Paris et de la banlieue parisienne sous les actes de la police du PrÃfet Papon, lâautorisant à une rÃpression sanglante par toutes les formes de violence possibles en pleine rue ou lors des arrestations et de la rÃtention des dÃtenus (armes à feu, matraques, bidules â gourdins de bois trempÃ, â tortures, mutilations) contre les gens dâune masse estimÃe entre trente et quarante mille manifestants pacifiques, des hommes et des femmes voir des familles, protestant à lâappel du FLN contre le couvre-feu qui leur Ãtait imposà et provoquait des arrestations et des tortures arbitraires.
Au terme de la nuit il y eut plus dâune centaine de morts â ultÃrieurement repÃrÃs par les familles, â auxquels il faut ajouter des disparus, et deux cent personnes gravement blessÃes, pour celles que lâon put connaÃtre car beaucoup nâosÃrent pas se faire hospitaliser de peur dâÃtre arrÃtÃes, et dans les jours suivants certaines dâentre elles ne survÃcurent pas à leurs blessures. La rÃpression policiÃre et et para-policiÃre violente et leurs sinistres chiffres comprennent et sâaccroissent largement des exactions qui eurent lieu jusquâà la fin de lâannÃe. La lettre des policiers rÃpublicains reproduite en entÃte de lâarticle qui suit cette prÃsentation donne une idÃe des atrocitÃs subies par les algÃriens de Paris et de la rÃgion parisienne cette nuit là et plus largement avant et aprÃs (entre 1959 et 1962).
Mais la bÃte immonde du racisme et de la xÃnophobie qui ronge les corps publics armÃs et se rÃvÃle lorsquâils sont autorisÃs à faire usage de lâabus des droits et de la violence sans limite de leur couverture par les autoritÃs supÃrieures, et les milices auto-instituÃes à leur marge, comme les forces militaires et para-militaires sous les dictatures, vit toujours au-delÃ... Elle apparaÃt pÃriodiquement en FranceÂ: tel le sort subi par le retraità algÃrien Ali Ziri, revenu passer quelques jours en France afin dâacheter un cadeau de mariage pour sa fille, mort sous les coups de la police lors dâune arrestation abusive, aprÃs quâil ait fÃtà ses retrouvailles avec un ami, en 2009... Ils sont ÃmÃchÃs et la voiture doit sâarrÃter pour un contrÃle de papiers, son ami, le conducteur, est jetà hors de la voiture et traÃnà par terreÂ; Ziri intervient pour faire cesser les coups, disant quâil va porter plainte. On connaÃt la suite. Mort pour avoir dit quâil allait porter plainte contre la police. CâÃtait un 11 juin, à Argenteuil.Â


Quâon se souvienne de lâÃtudiant Malek Oussekine, ÂÂratonnàaprÃs une manifestation de lycÃens, acculà à lâentrÃe dâun immeuble, assassinà à coups de matraques par les ÂÂvoltigeurs de Robert Pandraud chargà de la sÃcurità par Charles Pasqua, en 1986, lors dâune alternance sous la prÃsidence de FranÃois Mitterrand. Quâon se souvienne du climat installà par les comportements des policiers dans les arrestations alÃatoires, les gardes à vue prolongÃes, soutenues par les abus de la justice dÃpendante du Parquet, sous les ministÃres successifs de MmeÂAlliot-Marie (Garde des sceaux puis Ministre de lâintÃrieur) sous le second mandat prÃsidentiel de Jacques Chirac, suivie de Nicolas Sarkozy puis de messieurs Hortefeux et GuÃant missionnÃs à leur tour alors quâil devenait lui-mÃme PrÃsident de la rÃpublique, enfin de monsieur Valls, Ministre de lâIntÃrieur dans la premiÃre phase du mandat prÃsidentiel de FranÃois Hollande puis missionnà comme Premier Ministre de la liquidation de la rÃpublique, choses et droits, dans lâaxe dâun retour des guerres impÃrialistes gÃnÃralisÃes à lâorigine dâune justification du bilan dâune succession de cinq lois anti-terroristes menaÃant tous nos droits de conscience et dâ_expression_. Et si dâaventure ce grand liquidateur devenait à son tour candidat aux prochaines prÃsidentielles, on se demande bien de quelle rÃpublique il pourrait dÃsormais sâagir sinon dâune dictature nÃo-conservatrice dure cadrant la prescription radicale des droits de la population, pour une sociÃtà financiÃrement et Ãconomiquement administrÃe par Bruxelles.Â


à ce point, il est temps de revenir de nouveau sur les mutilations dues aux tirs de Flashball au visage, perpÃtrÃes par les BAC, corps principalement constituà de voyous rÃhabilitÃs, attribuÃs dâun rÃle sÃcuritaire, toujours actif et devenu le fleuron de la police sociÃtale des PrÃsidents actuels, etc.
Enfin, pour prÃciser les conditions infligÃes aux RomsÂ: nâest-ce pas depuis lâÃtà 2010 dans un climat europÃen xÃnophobe radicalisÃ, aprÃs le Traità de Lisbonne contre les consultations rÃfÃrendaires (2008), quâils furent particuliÃrement ciblÃs en tant que communautà ethnique pour Ãtre massivement arrÃtÃs, retenus dans des camps de rÃtention existant pour les autres rÃhabilitÃs par lâEurope nÃo-libÃrale pour sauver la rÃcession de lâindustrie sous lâemprise de la politique de lâeuro, ou expulsÃs sans dÃlai par la police de M.ÂHortefeux, sans rencontrer de contradiction de la part de plusieurs Ãlus locaux y compris dits de gauche, ce qui permit ultÃrieurement au rÃgime socialiste de poursuivre en toute impunità cette mission ÂÂdÃsavouableÂÂÂ?
Profitant dâun conflit entre la police et des gitans qui voulaient se venger de la mort dâun dâentre eux, tuà par un policier qui avait tirà à balle rÃelle en le visant, à Toulouse, Hortefeux, qui avait commencà par expulser de leurs logements prÃcaires les plus pauvres de la communautà nationale, avait trouvà le prÃtexte dans cette rÃvolte lÃgitime prenant la forme dâune expÃdition punitive illÃgitime â certes ne pouvant Ãtre admise dans un pays oà personne nâest sensà se faire justice par soi-mÃme, mais alors la justice dÃt Ãtre immÃdiatement et clairement requise par les pouvoirs publics dans le cas dâun tel meurtre â contre le commissariat impliquÃ, pour lancer une dÃportation et des expulsions massives partout en France. Les franÃais de souche ont ainsi perdu les derniers petits mÃtiers itinÃrants des marchÃs, prÃcieux dans la vie quotidienne, tels les rempailleurs, les bourreliers (et pour ne pas parler des rÃmouleurs ou des chaudronniers disparus depuis longtemps)... Mais de toutes faÃons, qui aurait ignorà les conditions de vie que de nombreux maires rÃservaient alors aux gens du voyage, ne les autorisant à camper que dans les espaces insalubres aux abords de leurs villesÂ?

Si les pouvoirs changent, le harcÃlement des plus pauvres par la police et leurs actes de protestation lÃgitime contrÃlÃs par des gendarmeries dÃpendant des forces armÃes pouvant Ãtre chargÃes elles-mÃme aujourdâhui de lâinstruction judiciaire â ce qui marque la rupture de la sÃparation des pouvoirs sensÃe Ãquilibrer les abus de pouvoir, â et le contrÃle identitaire forcÃment arbitraire des citoyens dans la rue, pour en extraire des sans-papiers en mÃme temps que maintenir les autres sous lâeffet dâune protection menaÃante afin de les dominer, paraissent toujours le talon dâAchille des gouvernements dÃmocratiques dans les moments qui prÃcÃdent les dictatures â car elles commencent toujours par une rÃgression de lâinformation et des droits, quel que soit lâargument â et serait-il souvent avancà au nom de la sÃcurità dans les situations de guerres (a fortiori celles Ãtant non voulues par les peuples).

Il y a en France la transmission dâune sinistre habitude qui remonte à la police de Vichy contre les mouvements de rÃsistance, et en mÃme temps contre la population juive visÃe par les rafles, puis avanÃant dans le temps contre les maghrÃbins, puis contre les RomsÂ; câest-Ã-dire que le racisme et la xÃnophobie criminels dâÃtat (Ãtat pas obligatoirement nationaliste en dÃpit de ses dÃclarations, puisque le gouvernement de Vichy Ãtait favorable à la collaboration avec lâAllemagne nazie) ont toujours accompagnà la rÃpression de la dÃsobÃissance civile alors que câest un droit pacifique inaliÃnable.
Aujourdâhui encore et comme toujours, on connaÃt des sources de la rÃpression dans la volontà dâÃcraser les mouvements anticolonialistes (mouvements à lâinstar de ceux qui secouÃrent positivement lâaprÃs-guerre et le dÃbut des annÃes de la postmodernitÃ). Les nouvelles guerres de ÂÂstabilisation de lâAfrique ou du Moyen Orient sont toujours des guerres impÃrialistes, ainsi que les guerres de ÂÂdÃstabilisation internationale au Maghreb et au Machrek, ou aux confins de leurs frontiÃres avec la Russie.
Le martyr permanent des palestiniens vivant en Palestine, câest encore et toujours la rÃpression entendue contre un sous-peuple dâÂÂapatrides arabes, mÃme si dans ce cas il sâagit dâindigÃnes spoliÃs de leurs droits et lÃgitimement rÃvoltÃs à ce titre â toujours ÂÂles arabes â sâagirait-il de musulmans ou de chrÃtiens, ou dâautres minoritÃs. Toujours les apatrides quand, au temps de la globalisation financiÃre, Ãconomique et sÃcuritaire, contrainte, les humains sont de plus en plus assignÃs aux limites gÃographiques des anciennes nations car elles ne valent plus symboliquement, sinon de faÃon vÃnale pour exercer lâinterdiction de la libertà de vivre et de se dÃplacer.

Il convient dâinsister sur la rÃalità europÃenne dÃjà ÃvoquÃe (car elle accompagne les annexes de la constitution europÃenne qui fut refusÃe par referendum mais reconduite autoritairement contre les constitutions Ãlectorales par le Traità de Lisbonne), il y a en Europe une actualità de la diminution des libertÃs individuelles gardÃes par les polices sous-informÃes et sur-autorisÃes, pas seulement les gendarmeries, maintenant chargÃes de lâinstruction de dossiers qui Ãtaient auparavant lâaffaire de la justice, au nom de la sÃcuritÃ. Ce point clairement exprimà rÃside dans la concentration du pouvoir exÃcutif sâarrogeant une part importante du pouvoir judiciaire, en sâappropriant la constitution des dossiers destinÃs à la dÃcision de la justice. Autant dire lâentrÃe de la raison et du secret dâEtat latents dans toutes les procÃdures civiles rendues inaccessibles aux consultations populaires, depuis que les archives judiciaires sont gardÃes par lâarmÃe et seulement accessibles aux professionnels ou sur demande explicite, administrÃes par Alain Bauer dans le cadre du second mandat Chirac.

FMAÂ: FranÃais Musulmans dâAlgÃrie, aujourdâhui "musulmans de France", ellipse Ãtant faite des franÃais non arabes qui rÃcemment ou depuis plusieurs gÃnÃrations seraient devenus musulmans mais qui, à la lueur de quelque opportunità Ãlectorale ou de lâactualità rÃactive, peuvent opportunÃment rÃapparaÃtre soudain dÃsignÃs, emprunts du soupÃon de collusion avec le terrorisme. Ou mÃme ces citoyens seraient-ils simplement considÃrÃs en situation de faiblesse sâils tolÃraient le foulard, Ãgal au "voile islamique" (un crime menant forcÃment à lâautre dans la convention idÃologique).

De quelque religion ou communautà que lâon soit, quand le soutien de lâexistence politique des palestiniens fait accuser à tort dâantisÃmitisme, cela crÃe lâÃcran pour masquer le racisme Ãtendu â le racisme source, celui qui installe la gÃnÃalogie de toutes ses formes possibles selon les contextes et fait monter au pouvoir lâintolÃrance et la disparition des droits pour tous sous lâÃgide dâune rarÃfaction des possibilitÃs de la dÃfense.

Câest pourquoi lâinformation du cinquantenaire de la mÃmoire des pogroms contre les algÃriens, de la torture et des massacres racistes dont ils furent les victimes au dÃbut des annÃes 60, en France, aprÃs les massacres de Constantine en AlgÃrie, en 1955, relÃve de la conscience civique dans le devoir dâinformer assumÃ, pour appeler à la vigilance sur le temps oà nous sommes.

... En quoi consistÃrent les pogroms et les massacres racistes et fascistes des algÃriens de Paris entre 1960 et la fin de 1961Â? La lettre des policiers rÃpublicains donne des prÃcisions qui confirment, à lâÃpoque, quâil ne sâagit pas de rumeurs. Aujourdâhui leur dÃclaration confirme les tÃmoignages que depuis nous avons pu entendre. De plus, on y dÃcouvre par les actes de qui et par quels corps la violence Ãtait exÃcutÃe. La police parisienne, des CRS, des gendarmes mobiles, des forces auxiliaires de police dites Brigades SpÃciales de District (algÃriens pro-franÃais encasernÃs sous lâautorità de lâarmÃe et mis à la disposition de la police pour rÃprimer leur communautÃ, ceux appelÃs "harkis"), le PrÃfet de police Maurice Papon, en accord avec Roger Frey, Ministre de lâintÃrieur, et Michel DebrÃ, Premier ministre, partisans de lâAlgÃrie FranÃaise, pour contrecarrer le processus de paix avec le FLN tandis que le GÃnÃral de Gaulle rappelà en 1958 par le prÃsident Renà Coty, à la demande des pieds noirs, puis Ãlu PrÃsident de la RÃpublique en 1959, commence secrÃtement des nÃgociations contradictoires avec sa premiÃre promesse, qui se concluront par les accords dâÃvian mettant fin à la guerre dâAlgÃrie le 18 mars 1962.
Mais le GÃnÃral de Gaulle nâest pas blanc des rÃpressions coloniales, et encore moins des algÃriens nationalistes contre lesquels Paris avait envoyà lâarmÃe rÃprimer à SÃtif, sous son gouvernement allià des communistes, à la LibÃration. En 1945, sourdaient dÃjà les prÃmisses de la guerre dâIndochine sous les alliances au pouvoir du gouvernement de la LibÃration..

Quant à Maurice Papon : survivant politique zÃlà de la collaboration active avec les nazis pendant la guerre, sauvà in extremis par la livraison de renseignements ou de documents prÃcieux pour les alliÃs, devenu PrÃfet de police de Paris depuis 1954, au retour dâune mission prÃfectorale en Corse, oà il avait Ãtà missionnà par le Ministre de l'IntÃrieur pour relayer le trafic dâarmes en provenance des Etats-Unis vers les commandos terroristes sionistes en Palestine [3]. L'assassinat de masse d'octobre 1961 sous ses ordres fut prÃcÃdà et suivi par les ratonnades meurtriÃres et les tortures atroces qu'il avait dÃjà laissà expÃrimenter et systÃmatiser sous ses pouvoirs spÃciaux, comme prÃfet de la rÃgion de Constantine de 1949 à 1951Â[4].

La lettre dÃjà ÃvoquÃe et recopiÃe ici (on trouvera Ãgalement le scan tÃlÃchargeable en pdf du document original, dactylographiÃ), est aujourdâhui libre du secret des archives et dans le domaine public au terme de cinquante ansÂ; elle est proposÃe en tÃlÃchargement dans le web documentaire La nuit oubliÃe prÃsentà dans le site du journal Le Monde, depuis le jour anniversaire, et qui demeure accessible au-delÃ. Nous incitons à lâexplorer pour dÃcouvrir les tÃmoignages et les interviews.

La cÃrÃmonie commÃmorative du cinquantenaire en 2011 a donnà lieu à la sortie en salles du film Octobre à Paris, lâÅuvre du professeur Jacques Panigel solidaire de la lutte pour lâindÃpendance de lâAlgÃrielÂ[5], tournà avec des moyens de fortune pendant la manifestation du 17 octobre, complÃtà par des inserts des photos du reportage terrible dâElie Kagan, reconstituà concernant la prÃparation activiste prÃalable au rassemblement mais dans les sites mÃmes de la vie des communautÃs concernÃes. Le massacre laissa 147 algÃriens identifiÃs à Paris (sous rÃserve des corps non identifiÃs), plusieurs centaines si l"on compte les morts de la semaine prÃcÃdente et de la suivante, et plusieurs centaines de blessÃs durant la nuit la nuit du 17, tous atteignant un millier durant les mois suivants.
Le film fut saisi par la police dÃs la premiÃre sÃance de sa prÃsentation publique en 1962, et demeura interdit jusquâen 1973. Oà le cinÃaste Renà Vautier entreprit une grÃve de la faim jusquâà ce que le film soit libÃrà et demandant en outre que la libÃration de ce film mette fin à toute censure politique en France. Au bout du 31à jour de grÃve de la faim de Renà Vautier, hospitalisà à Quimper, le ministre des affaires culturelles Jacques Duhamel parvint à obtenir la rÃvocation de la censure. Mais alors ce fut Jacques Panijel lui-mÃme qui pour des raisons probablement contextuelles liÃes aux conditions de la paix qui depuis rÃgnait entre les deux pays et entre les membres autrefois opposÃs au sein de la mÃme communautÃ, sâopposa à sa commercialisation. Lâauteur est mort lâan passÃ, ayant sans doute autorisà lâexploitation posthume de son film au terme de plusieurs dÃcennies, aussi Octobre à Paris sort-il en salle à lâoccasion du cinquantenaire de la mÃmoire des massacres.

Il faut absolument voir Octobre à Paris pour dÃcouvrir la rÃalità des ghettos dans lesquels les algÃriens qui travaillaient principalement dans les usines automobiles, dans le bÃtiment, et les travaux publics, Ãtaient assignÃs à vivre, mais avaient reconstituà une vie sociale digne avec leurs familles, fut-ce dans les bidonvilles. En effet, si les situations prÃalables de la manifestation sont reconstituÃes, aucun acteur nâintervient sinon les protagonistes mÃmes et dans leurs lieux, notamment le bidonville de Nanterre â pouvant Ãvoquer celui dâAubervilliers â et les foyers et hÃtels dans lesquels sont rÃalisÃes les interviews.Â[6].

Un autre film à lâoccasion du cinquantenaire prÃsente des tÃmoignages recueillis plus de quarante aprÃs par la rÃalisatrice Yasmina Adi, Ici on noie les algÃriens, reprenant le graffiti du quai de Conti attribuà à Mension, Binoche, Rey, pour rappeler que la Seine charria des cadavres. Quelques un jetÃs vivants nageant en aval, purent en rÃchapperÂ; ce film est Ãgalement programmà dans les salles, et avec Octobre à Paris a fait lâobjet dâune prÃsentation commune au Forum des images, à Paris, le 18 octobre 2011.

En post-scriptum on trouvera le texte intÃgral et la citation des signatures du Manifeste des 121, sous-titrà ÂÂDÃclaration sur le droit à lâinsoumission dans la guerre dâAlgÃrieÂÂ, signà par des personnalitÃs connues, intellectuels, universitaires, Ãditeurs, journalistes, Ãcrivains, poÃtes, artistes, publià le 6 septembre 1960 dans le magazine VÃritÃ-LibertÃ. Le prix de la censure fut terrible et des interdictions sans rÃserve furent accomplies à lâencontre des signataires mis au ban jusquâà la loi dâamnistie gÃnÃrale, rendue effective à partir dâavril 1962, aprÃs les accords dâÃvian. (L. D.)


Article :

- I. 17 octobreÂ: Un groupe de policiers rÃpublicains dÃclare (octobre 1961), Ici on noie les AlgÃriens. II. Manifeste des 121 (septembre 1960).


Article, Notes, et illustrations documentaires : voir la page dans La Revue des Ressource
http://www.larevuedesressources.org/octobre-en-france-les-pogroms-racistes-et-le-massacre-de-la-population-algerienne-sous-le,2154.html





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